The future of the Euro-Mediterannean security dialogue
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Ceci permettrait la création d’un espace méditerranéen de sécurité collective sur une base<br />
progressive et volontaire, un peu à l’image du phénomène des tâches d’huile qui se recoupent peu<br />
à peu pour former un seul ensemble. Bien entendu, il faudrait, dans ce cas, veiller tout<br />
particulièrement à ce que le processus ainsi engagé ne compromette pas la globalité du<br />
partenariat ; elle doit, en l’occurrence, être d’autant plus prise en compte que, nous le savons, l’un<br />
des principes cardinaux de la sécurité en Méditerranée est son caractère indivisible et que nos<br />
partenaires du Sud lui sont, à juste titre, très attachés. Il paraît évident, néanmoins, qu’il faut<br />
absolument sortir de cette sorte de contradiction dans laquelle nous avons été jusqu’à présent<br />
enfermés, entre la nécessité impérative de préserver cette globalité et celle, tout aussi forte, de<br />
progresser, de commencer enfin à mettre en pratique les principes souscrits au titre du 1 er volet de<br />
Barcelone. C’est pourquoi il me semble que l’idée consistant à poser le principe d’un<br />
engagement collectif fort sur des objectifs de sécurité communs, mais avec une certaine flexibilité<br />
dans leur mise en œuvre, pourrait être une réponse appropriée.<br />
Sans doute n’aurions-nous guère pu l’envisager au début du processus. Mais l’on peut<br />
penser qu’aujourd’hui, après quatre années d’existence du partenariat euro-méditerranéen au<br />
cours desquelles nous avons réussi, malgré les difficultés, à consolider notre <strong>dialogue</strong> et à créer<br />
entre nous un minimum de confiance, cette démarche devrait pouvoir être acceptée par tous. Elle<br />
me paraît, en tout cas, une nécessité si nous ne voulons pas nous condamner à l’immobilisme et à<br />
renoncer à tout progrès, alors que « la Méditerranée de l’après-processus de paix » est devenue un<br />
espoir proche et va constituer un véritable défi pour l’ensemble des Etats qui ont adopté la<br />
Déclaration de Barcelone. Au demeurant, ce n’est pas un hasard si l’on constate que cette même<br />
approche progressive et flexible a déjà été suivie pour les autres domaines du partenariat,<br />
notamment dans le volet économique avec le projet de création de la zone libre-échange. Elle<br />
confirme que, pour la sécurité aussi – au même titre que pour les autres facteurs de la stabilité – la<br />
réussite de notre espace commun euro-méditerranéen sera affaire de temps, mais aussi de volonté.<br />
Telles sont les réflexions – faites, est-il besoin de le souligner, à titre personnel – que m’inspirent<br />
le projet de Charte dans son état actuel et les débats qui l’accompagnent. Permettez-moi, pour<br />
conclure, d’y ajouter un dernier mot, à savoir que cette Charte devrait incontestablement<br />
constituer la pièce essentielle qui manquait à l’édifice du partenariat entre les 27, par le rôle<br />
qu’elle devrait jouer pour son équilibre :<br />
• du côté européen d’abord, parce que, grâce à l’équilibre et à la complémentarité qu’elle<br />
introduira entre les 3 volets, elle permettra aux Quinze de n’être pas seulement le principal<br />
bailleur de fonds de la région (avec MEDA) mais aussi de contribuer, comme c’est leur<br />
devoir et leur intérêt, au maintien de la paix et de la stabilité de la région ;<br />
• pour les pays méditerranéens ensuite, par le rééquilibrage que le projet devrait aussi<br />
opérer à leur pr<strong>of</strong>it, au sein du processus, en renforçant la dimension politique et<br />
multilatérale (régionale) de leurs relations avec l’<strong>Euro</strong>pe (qui sont restées jusqu’à présent<br />
trop exclusivement marquées par la coopération économique et financière).<br />
Si elle réussit, la Charte devrait être, de ce fait, réellement une étape historique, en<br />
organisant pour la première fois, la stabilité en Méditerranée sur une base collective, solidaire, et<br />
durable.<br />
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