The future of the Euro-Mediterannean security dialogue
The future of the Euro-Mediterannean security dialogue
The future of the Euro-Mediterannean security dialogue
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
- Un « concept » a été spécifiquement élaboré par les autorités militaires de l’Alliance à la<br />
destination des Méditerranéens :<br />
• des cours à l’école OTAN de Oberammergau sur le rôle de l’action militaire dans le<br />
cadre de la protection de l’environnement, sur la coopération civilo-militaire, sur le<br />
maintien de la paix, sur les forces multinationales, le contrôle des armes conventionnelles<br />
et la coopération européenne en matière de sécurité ;<br />
• des cours et conférences de formation au collège de défense de l’OTAN à Rome (le<br />
premier cycle « General Flag Officer Course » s’est tenu en avril 1998) ;<br />
• enfin, d’autres activités sont conduites sous la responsabilité des deux principaux<br />
commandement (ACE et ACLANT). Elles incluent le suivi des exercices, des actions<br />
dans le cadre du Partenariat pour la paix tel que les sauvetages en mer, le soutien médical,<br />
et les manoeuvres de soutien à des actions humanitaires.<br />
Le <strong>dialogue</strong> méditerranéen est-il donc le cheval de Troie de l’action multilatérale<br />
américaine dans cette zone du monde ? La réponse doit être nuancée. En effet, si l’on peut<br />
admettre que l’OTAN peut jouer un rôle pédagogique dans la formation et l’information des<br />
cadres militaires méditerranéens du sud et de l’est, on demeure perplexe quant aux capacités<br />
réelles de cette Organisation d’organiser la sécurité de l’espace méditerranéen et, encore moins,<br />
dans le Golfe. Un des arguments proposés par les experts est que l’OTAN est l’organisation la<br />
mieux adaptée pour parler et traiter des questions de sécurité en Méditerranée. Or l’OTAN, en<br />
dépit ou à cause de sa puissance militaire, est sans doute l’instrument de coopération politique le<br />
moins apte à contribuer à établir un système de sécurité satisfaisant en Méditerranée. Instrument<br />
simple (bien qu’au fonctionnement complexe) initialement dédié à la réponse à une menace<br />
simple et prévisible, il apparaît peu adapté à la gestion de situations complexes, mouvantes et<br />
hétérogènes qui sont le lot des situations méditerranéennes. La difficulté de mise en oeuvre de ses<br />
moyens s’illustre dans le cadre de l’affaire ex-yougoslave qui, bien que dans sa dimension slave,<br />
ressortit d’une problématique européenne, peut également, par sa complexité, être identifiée<br />
comme une situation, un archétype méditerranéen. Les Alliés ne s’y sont pas trompés en rejetant,<br />
lors du sommet de Washington, l’idée d’une compétence erga-omnes de l’organisation atlantique<br />
et en évitant bien toute implication dans le Golfe comme l’auraient souhaité certains Américains.<br />
Néanmoins, la « pression » de l’OTAN sur l’espace méditerranéen devrait continuer à se<br />
renforcer, mais l’amalgame évident Etats-Unis/OTAN dans les pays arabes, le sentiment général<br />
anti-américain et la question du soutien inconditionnel à Israël devraient en limiter les effets<br />
stratégiques à des relations de bon voisinage.<br />
Cependant, face à cette <strong>of</strong>fensive conceptuelle, les <strong>Euro</strong>péens arrivent en ordre dispersé<br />
alors que, de leur côté, les riverains du sud peinent à s’organiser. Dans ces conditions, il devient<br />
urgent de faire un intense effort conceptuel pour redonner un nouvel élan à un espace de stabilité<br />
euro-méditerranéen qui soit réellement pris en charge par les parties prenantes locales.<br />
XVI.4 La Charte euro-méditerranéenne pour la paix et la stabilité : seule option d’avenir pour<br />
les <strong>Euro</strong>péens et les autres riverains en Méditerranée ?<br />
L’UEO ne joue, pour l’instant, qu’un rôle limité dans la sécurité en Méditerranée. Au plan<br />
politique, le <strong>dialogue</strong> qui avait été entamé avec les pays du Maghreb, puis avec sept pays<br />
méditerranéens, a été mis en sommeil. Seul l’outil militaire, européen mais restreint, des<br />
55