The future of the Euro-Mediterannean security dialogue
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Eur<strong>of</strong>orce et <strong>Euro</strong>marforce serait susceptible de représenter un embryon de présence politique sur<br />
le bassin. Cependant, l’existence de ces forces, mal expliquée à nos partenaires du sud, est vue de<br />
l’autre côté de la Méditerranée (de Tripoli à Rabat) comme une menace virtuelle, produisant ainsi<br />
l’effet inverse escompté. Ceci ramène à une question de bon sens : l’outil militaire n’a de réalité<br />
que s’il est soutenu par une dimension politique. En l’absence d’une telle dimension, son<br />
existence est vaine, voire nuisible. C’est dans la fusion avec l’Union européenne que les actions<br />
méditerranéennes de l’UEO pourront retrouver tout leur sens.<br />
L’Union européenne est, à l’heure actuelle, la seule institution capable d’avoir un sens en<br />
Méditerranée. C’est donc au développement des instruments politiques issus de la Déclaration de<br />
Barcelone qu’il convient de s’attaquer. L’idée d’une Charte méditerranéenne chargée de prendre<br />
en compte la dimension « paix et sécurité » dans l’évolution <strong>future</strong> du processus de Barcelone est<br />
inscrite dans le premier volet du texte de la Déclaration. L’élaboration de la Charte, prévue pour<br />
le second semestre 2000, sous présidence française de l’Union, semble particulièrement<br />
prometteuse 8 et ce, même si le processus de Barcelone a connu des hauts et des bas. La Charte<br />
euro-méditerranéenne peut être le véritable socle d’une organisation institutionnelle de la<br />
Méditerranée qui imposerait l’Union européenne comme l’acteur majeur de la sécurité dans cette<br />
zone.<br />
XVI.5 Une démarche d’abord politique<br />
Installer une organisation institutionnelle dans une des zones du monde longtemps des<br />
plus instables nécessite une démarche prudente. L’approche doit donc être en premier lieu<br />
politique, comme le préconisaient les « lignes directrices » retenues à la conférence de Stuttgart.<br />
Il ne peut s’agir que d’un mouvement consensuel, non contraignant à l’origine et basé sur<br />
l’adhésion volontaire des ses membres. En l’état, seul le respect des grands principes de la Charte<br />
des Nations unies et la Déclaration de Barcelone doivent être posés comme a priori au moment de<br />
l’adhésion. Les trois volets de la Déclaration doivent constituer la base de référence, de principe<br />
et symbolique de la Charte 9 .<br />
Cependant, l’acte constitutif, la Charte, doit être posé de façon solennelle. A cet égard,<br />
cette institutionnalisation ne peut passer que par une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement<br />
partenaires du Processus de Barcelone. L’entrée préalable de la Libye dans le processus apparaît<br />
un élément décisif pour la réussite <strong>future</strong> de la Charte.<br />
L’indivisibilité de l’ensemble euro-méditerranéen et notamment de la Méditerranée, ellemême,<br />
doit être réaffirmée. La force potentielle du Processus de Barcelone réside dans le lien<br />
entre Union européenne et Méditerranée et l’affirmation que la sécurité et la stabilité de l’un des<br />
protagonistes est corrélative à celle de l’autre. Cette notion de destin partagé doit se retrouver<br />
nommément dans le Préambule de la Charte.<br />
La <strong>future</strong> Charte doit viser, d’abord et avant tout, l’organisation d’un cadre de coopération<br />
politique et de réduction des tensions interétatiques. Le volet 2, même si la sécurité économique<br />
est un enjeu essentiel difficilement séparable du premier, concerne d’abord la gestion de<br />
8 Voir notre article « Un pacte de stabilité pour la Méditerranée : un regard français », Méditerranée : le pacte à<br />
construire, FMES-CREST-UNISCI, Paris, Publisud, 1997, pp. 193-209.<br />
9 On pourra étudier le détail des idées évoquées dans cette deuxième partie dans notre étude sur « La Charte euroméditerranéenne<br />
pour la paix et la stabilité : éléments juridiques et politiques », contribution au Groupe <strong>Euro</strong>mesco<br />
sur la Charte, octobre 1999, et on tirera pr<strong>of</strong>it de la synthèse de Roberto Aliboni, « Building Blocks for <strong>the</strong> <strong>Euro</strong>-Med<br />
Charter on Peace and Stability », <strong>Euro</strong>mesco Papers, n. 7, janvier 2000.<br />
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