The Lichens and Lichenicolous Fungi of Belgium and Luxembourg ...

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22 P. DIEDERICH & E. SÉRUSIAUX L Le territoire de la checklist Fig. 12. In the Lorraine district, especially near Buzenol, very old Quercus boles in mixed woods at the bottom of the valleys are extremely rich. The individual tree photographed here is colonized by Lobaria pulmonaria up to its canopy, and its base has a luxuriant population of Parmeliella triptophylla. Photograph: E. Sérusiaux (1994). Dans le district lorrain, et en particulier aux environs de Buzenol, de très vieux Quercus dans des chênaies mélangées de fond de vallée, sont exceptionnellement riches. L’individu photographié ici est colonisé jusque dans sa canopée par Lobaria pulmonaria et la base de son tronc comporte une population luxuriante de Parmeliella triptophylla. Photographie: E. Sérusiaux (1994). In het Lotharings district, met name bij Buzenol, zijn de stammen van oude Quercus in gemengd bos diep in het dal bijzonder rijk aan korstmossen. De boom op de foto is tot de kroon bedekt met Lobaria pulmonaria, en op de basis groeit een rijke populatie Parmeliella tryptophylla. Foto: E. Sérusiaux (1994). e territoire couvert par le présent travail comprend la Belgique, le Grand-Duché de Luxembourg et les parties avoisinantes du nord de la France (Fig. 1). Celles-ci concernent les départements du Nord (59), des Ardennes (08), de la Meuse (55, partie nord seulement), Meurthe-et-Moselle (54, partie nord seulement) et Moselle (57). Les Pays-Bas et l’Allemagne ne sont pas pris en considération, quoique, pour les espèces les plus rares ou les plus intéressantes, leur présence dans des localités très proches des frontières soit mentionnée. Nous décrivons ci-après très brièvement les districts phytogéographiques de ce territoire, dans le contexte bien entendu des habitats qu’ils peuvent procurer à la flore lichénique. Ces districts sont ceux de la ‘Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand-Duché de Luxembourg, du Nord de la France et des Régions voisines’ (Lambinon et al. 1993: XXI-XXIV) (Fig. 2). Notre synthèse s’appuie essentiellement sur les travaux de Lambinon (1969: 81-90) et Tanghe (1975).
THE LICHENS OF BELGIUM AND LUXEMBOURG. AN ANNOTATED CHECKLIST 23 Le district maritime (en abrégé: Mar.) est une plaine côtière, très fortement urbanisée et industrialisée, essentiellement formée de polders. La douceur relative du climat, la présence d’embruns et la force relative des vents sont les facteurs déterminants de la flore lichénique. Quelques dunes sableuses subsistent encore; les dépressions de sable plus ou moins fixé (les ‘pannes’ sèches), lorsqu’elles ne sont pas trop surpiétinées, sont colonisées par des tapis bryo-lichéniques dominés par des espèces calcicoles ou silicicoles selon le degré d’acidification du sable (Fig. 3). Les fourrés de buissons qui les envahissent ensuite fournissent un habitat apprécié par plusieurs espèces épiphytiques. Cette flore épiphytique, souvent appauvrie, est cependant surtout présente sur les arbres isolés, le long des canaux ou aux alentours des fermes, mais une importante pollution atmosphérique l’affecte encore fortement aujourd’hui (Fig. 4). Il n’y a pratiquement aucun espace forestier. Le district ne comporte aucun rocher naturel, mais les constructions et surtout les digues de mer fournissent un substrat pour quelques espèces saxicoles. Le district flandrien (abr.: Fl.) n’offre, lui aussi, que très peu de relief; il correspond aux plaines de sable quaternaire déposé sur des sables et argiles éocènes ou plus récents. Il est très fortement urbanisé et industrialisé, y compris dans les espaces agricoles. Ainsi les landes à Ericaceae ont-elles pratiquement disparu. De même, il n’y a aucun affleurement rocheux naturel et les espaces forestiers sont très réduits et profondément altérés. La flore lichénique est localisée sur les arbres isolés, sur les vieux murs, notamment ceux des églises et des cimetières (Fig. 5), mais ne présente plus aujourd’hui aucune caractéristique saillante, toutes les espèces atlantiques de vieilles forêts observées dans ce district jusqu’à la fin du XIX e siècle ayant totalement disparu. Le district campinien (abr.: Camp.) correspond également à de vastes dépôts sablonneux d’origine quaternaire et est aussi très urbanisé et industrialisé. Les terrasses de graviers pléistocènes de la partie orientale atteignent 100 m d’altitude et portaient localement jusqu’à la dernière guerre mondiale de vastes dunes et landes à bruyères. Tous ces espaces semi-naturels ont aujourd’hui quasiment disparu avec leur flore lichénique caractéristique. Comme pour le district flandrien, il n’y a pas d’affleurement naturel de rochers et les espaces forestiers sont artificiels. Le district brabançon (abr.: Brab.) est un vaste plateau mollement ondulé, très largement couvert de limons pléistocènes et ne dépassant guère 200 m d’altitude. Mis à part quelques massifs forestiers, correspondant le plus souvent à des affleurements sableux moins fertiles, et très abîmés, ces espaces sont voués à l’agriculture intensive. La flore lichénique est donc très réduite, d’autant que le sillon Haine-Sambre-Meuse qui borde ce district sur son flanc sud est très industrialisé et pollué. Les fortes nuances atlantiques qui se manifestent dans la flore forestière du district, surtout vers l’ouest, ne s’expriment plus dans sa flore lichénique, réduite maintenant à des espèces banales et toxitolérantes. Quelques affleurements rocheux de petite taille existent dans les vallées, mais leur flore lichénique est très pauvre. Le district mosan (abr.: Mosan) a une altitude qui oscille entre 200 et 300 m et bénéficie d’une qualité de l’air supérieure à celle des districts précédents. Il abrite une flore lichénique exceptionnelle de par les nombreux affleurements rocheux naturels qu’il
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