The Lichens and Lichenicolous Fungi of Belgium and Luxembourg ...

THE LICHENS OF BELGIUM AND LUXEMBOURG. AN ANNOTATED CHECKLIST 35
Il est également intéressant de signaler une excursion botanique par V. Bronn (1796-1834)
et R. J. Courtois (1806-35) dans la vallée de la Meuse, dans l’Ardenne, et dans le Grand-
Duché de Luxembourg en juillet 1826, dans le rapport de laquelle de nombreux lichens
sont signalés (Bronn & Courtois 1827).
L’avènement du chemin de fer, en particulier la construction des lignes dans la vallée de
la Meuse et au travers de l’Ardenne, va amener plusieurs botanistes belges, surtout à la
fin du siècle, à se déplacer vers ces terroirs, qui, malgré les pertes considérables qu’ils ont
subies, restent encore aujourd’hui des lieux privilégiés pour les lichens. Ils publieront
leurs résultats dans des notes floristiques assez éparses, et leurs collections sont
aujourd’hui essentiellement conservées à BR. Ce sont en particulier C. Aigret, C.-H.
Delogne, C. Dens, A. Douret, G. Lochenies, E. Pâque, F. Pietquin et A. Tonglet (lequel fera
d’ailleurs appel à l’abbé A.-M. Hue à Paris, qui décrira plusieurs espèces nouvelles sur
base du matériel qu’il avait récolté dans la région de Dinant). Cette période remarquable
se termina par la parution de deux ouvrages marquants: d’une part, la monographie des
Cladonia de Belgique par Aigret (1901) et la partie ‘Lichens’ du Prodrome de la Flore de
Belgique (De Wildeman 1898) (Fig. 17). Ce dernier travail comprend le premier relevé
systématique des lichens de Belgique et reste une référence incontournable pour l’étude
floristique des lichens dans ce pays.
Au Luxembourg, le botaniste J.-P.-J. Koltz (1827-1907), qui ne s’intéressait guère à la
taxonomie des lichens, voulait également publier un prodrome complet de la flore de son
pays. Il a le mérite d’avoir rassemblé les anciens herbiers disponibles, et d’avoir soumis
toutes les collections de lichens à des lichénologues étrangers pour identification. Les
résultats ont été publiés, malheureusement sous forme très peu critique, dans le volume
Lichens de son Prodrome de la flore du Grand-Duché de Luxembourg, paru d’abord en
1885 (uniquement les macrolichens), puis en 1897 (tous les lichens) (Fig. 18). Citons
encore le mycologue J. Feltgen (1833-1904), qui a récolté et publié plus de 150 espèces de
lichens, surtout dans les environs de Mersch (voir Feltgen 1902, oeuvre publiée par son
fils E. Feltgen).
Le début du XXe siècle ne connait guère que les contributions du lichénologue français M.
Bouly de Lesdain (1869-1965), dont l’essentiel de l’herbier a malheureusement été détruit
lors des bombardements de Dunkerque en 1940. En ce qui concerne le territoire étudié par
ce catalogue, Bouly de Lesdain a surtout travaillé dans la région de Dunkerque (France,
dépt. Nord), région de laquelle il décrivit un grand nombre de taxa nouveaux pour la
science (lichens et champignons lichénicoles). En Belgique, il récolta notamment dans les
environs de Spa. Dans le nord de la France, un autre lichénologue éminent, l’abbé J.
Harmand (1844-1915), a publié un Catalogue descriptif des lichens observés dans la Lorraine
(Harmand 1894). Cette flore concerne en majeure partie le sud de la Lorraine,
région non considérée par la présente checklist.
A la fin des années 30 démarrent les travaux de P. Duvigneaud (1913-91), avec notamment
la parution du Catalogue des Lichens de Belgique, publié avec L. Giltay
(Duvigneaud & Giltay 1938) (Fig. 19). A l’instar du Prodrome de De Wildeman, ce
catalogue est une référence très précieuse, bien qu’il ne soit qu’une compilation, non
critique, des données de la littérature, et qu’il ne comprenne aucune indication écologique