European Journal of Scientific Research - EuroJournals

394 Amani Michel Kouassi, Koffi Fernand Kouame, Bi Tié Albert Goula,
Jean-Emmanuel Paturel, Théophile Lasm and Jean Biemi
Les déficits pluviométriques calculés sur la période 1923-2004 fluctuent entre 13% et 24%
(tableau I) avec une moyenne de 16%. Les déficits les plus élevés sont enregistrés dans le Nord du
bassin qui correspond à la zone à climat soudanien. En dessous de cette zone, les déficits diminuent
mais gardent d'une manière générale des proportions variant autour de 14%. Les pourcentages de
déficits les plus faibles ont été enregistré au Sud du bassin, qui est soumis à un climat à tendance
équatoriale. Ces résultats montrent que les récessions pluviométriques subies par le bassin, ont été plus
importantes dans le Nord que toute autre partie du bassin versant.
Cette variabilité climatique se situe dans un contexte local (Brou, 1997 ; Brou et al., 1998 ;
Bigot et al., 2005) et régional (Paturel et al., 1998 ; Servat et al., 1998 ; Ouédraogo, 2001 ; Ardoin,
2004). Du point de vue de la ressource en eau et de son utilisation, il est évident que de telles
modifications ne sont pas sans conséquences (Savané et al., 2001 ; Brou, 2005 ; Goula et al., 2005 ;
Sultan et al., 2005).
4.1.2. Variabilité hydrologique
Les résultats de l’application de la procédure de segmentation de Hubert montrent que l’ensemble des
séries des débits annuels analysés présente des ruptures synchrones en 1968. Ces ruptures décelées
correspondent à une baisse significative des débits moyens annuels. Le caractère synchrone des
ruptures identifiées au sein des séries chronologiques de pluies et de débit souligne le lien indiscutable
qui existe entre la baisse de la pluviométrie et la diminution des écoulements de surface sur le bassin
versant du N’zi.
Les déficits d’écoulement calculés par rapport aux différentes ruptures (1968) donnent 51% aux
stations de N’zianoa et Dimbokro, 52% à la station de Bocanda et 55% à la station de M’bahiakro. Les
déficits d'écoulement sont bien supérieurs à ceux des précipitations. La sécheresse hydrologique est
plus importante que la sécheresse météorologique. L’effet durable et amplifié des déficits
pluviométriques sur les écoulements est dû à un appauvrissement des écoulements essentiellement lié à
celui des aquifères alimentant l’écoulement de base (Mahé et al., 2002, 2005b).
Parmi les interrogations que suscite cette importante variation hydroclimatique, l’une d’elles
concerne l’éventuelle modification de la relation pluie-débit.
4.2. Caractérisation de l’impact de la variabilité hydroclimatique sur la relation pluie-débit
Les caractéristiques statistiques des résultats de l’application de la procédure du multi-calage au bassin
principal du N’zi à N’zianoa sont consignées dans le tableau II.
Tableau II: Caractéristiques statistiques du paramètre « a » et des performances du modèle en « S » au niveau
du bassin du N’zi à N’zianoa
Bassins Paramètre a Nash en calage (%)
Moyenne 1,2 72
Ecart-type 0,1 28
Minimum 1,1 4
Maximum 1,3 98
Coefficient de variation 0,1 0,4
Si l’on considère le modèle, une fois calibré, comme un bassin de contrôle c’est-à-dire un
bassin au comportement stationnaire, la qualité des simulations de ce modèle déclinera au fur et à
mesure de l’évolution du bassin. La tendance observée sur les résidus permet de caractériser cette
évolution. En effet, les performances en terme de critère de Nash sont l’image de l’adéquation du
modèle et du jeu de paramètres calés au bassin étudié (Makhlouf et al., 1992 ; Makhlouf, 1994).
L’observation de la courbe d’évolution des résidus de simulation (figure 2) montre d’abord une baisse
sensible de ceux-ci au cours de la période 1969-1973. Cette dégradation des résidus s’est poursuivie