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Victor Vasarely - Fondation Vasarely

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Moholy-Nagy, Mondrian et De Stilj. Ces artistes analysaient<br />

les bases géométriques du constructivisme et la théorie des<br />

quatre couleurs de base de Wilhem Ostwald. Ils travaillaient<br />

en vue de réaliser l’art public moderne, l’art de la collectivité,<br />

où l’artisan, l’ingénieur et les activités de l’artiste étaient en<br />

symbiose. Fort de ces antécédents pratiques et théoriques,<br />

<strong>Vasarely</strong> se rend Paris en 1930, même si les concepts du<br />

Bauhaus restent longtemps cachés dans son art. De même,<br />

il reste distant des mouvements artistiques parisiens des<br />

années 1930, par exemple celui de l’Abstraction-Création,<br />

même si le mouvement regroupe des compatriotes hongrois.<br />

<strong>Vasarely</strong> réalise des affiches pour des agences de publicité,<br />

des pictogrammes et des publicités pour des firmes médicales,<br />

activités qui lui permettent de bien gagner sa vie. Il peint<br />

quelques tableaux, compositions qui, au départ, sont des<br />

oeuvres surréalistes-symboliques et de géométrie décorative.<br />

Dans les années 1940, son attitude artistique change<br />

radicalement. Notre collection comporte deux oeuvres<br />

datant de cette période, mais qui ne font pas partie de cette<br />

exposition, Le Mannequin (1946) et BI (1947), qui affichent des<br />

formes abstraites et des modes compositionnels éloignés de<br />

la peinture traditionnelle. Ces compositions riches en tons,<br />

bâties sur des bleus et des bruns, prouvent que les aspects<br />

graphiques d’origine sont remplacés par les méthodes de<br />

travail d’un peintre, Cette période abstraite lyrique reste<br />

toutefois très courte dans sa vie créative.<br />

<strong>Vasarely</strong> dit alors lui-même faire « fausse route » et 1947<br />

est pour lui une plaque tournante. Les formes ont alors des<br />

bordures strictes peintes uniformément, des plans stricts,<br />

homogènes supplantent l’effet des tableaux qui étaient<br />

caractérisés par divers degrés d’épaisseur de peinture. Cette<br />

période est également motivée par le désir de trouver un<br />

langage et un caractère créatif particuliers. Il consigne ses<br />

plans et observations dans diverses ébauches qu’il ne réalise<br />

qu’ultérieurement (c’est la raison pour laquelle certaines<br />

oeuvres ont deux dates). Dans sa recherche, il observe les<br />

formes de la nature, comme l’arrondi des galets battus par<br />

les vagues de Belle-Isle, Indore (1952, p34), Brume – 2 (1952,<br />

p35), Yapourk-2 (1951-56, p29), tout autant que les éléments<br />

des environnements construits, comme les contours de «<br />

cristal » de Paros-J (1949-54, p26) et les craquelages des<br />

parois carrelées de la station de métro Denfert-Rochereau, à<br />

Paris (Harpis, 1950, p27). Il étudie l’art optique-psychologique<br />

de Joël Albers et il est fortement influencé par la psychologie<br />

du Gestalt qui, à la fin du XIXe siècle, analysait les relations<br />

spécifiques entre la vue et la conscience.<br />

La même ouverture : en regardant de l’extérieur, semble<br />

être un cube noir inscrutable sans corps. La ville du Sud de la<br />

France, qui baigne dans un cruel Soleil révéla une perspective<br />

contrastée pour moi. L’oeil ne peut pas distinguer exactement<br />

l’ombre du mur : les plans, les espaces vides se confondent,<br />

la forme et le fond alternent. Un triangle se dissout dans un<br />

losange à gauche, en un trapézoïde à droite, un carré surgit<br />

ou glisse vers le bas, selon que je l’associe à un carré vert<br />

foncé ou au ciel bleu clair. Les chose concrètes devient des<br />

abstractions qui donnent naissance à ne nouvelle vie, écrit<br />

<strong>Vasarely</strong> en 1948.<br />

Dans l’exposition Formes et couleurs murales en 1951, à la<br />

Galerie Denise René, il montre des agrandissements et des<br />

projections intitulés Photographismes (série Naissance 1951)<br />

qu’il avait basés sur des dessins au crayon et au stylo. <strong>Vasarely</strong><br />

est fasciné par les puissants contrastes des agrandissements<br />

positif-negatif et en profite pour explorer le noir-et-blanc, le<br />

oui-non, au titre d’unités binaires. Il revit la surprise de l’enfant<br />

à l’aspect d’une structure en mousseline ou aux dessins<br />

d’un doigt sur un plan de verre embué quand il observe la<br />

dynamique des vibrations apparaissant dans l’un des petits<br />

dessins figurant des séquences de pellicules superposées.<br />

Ses grands tableaux, Sophia-111 (1952, p33) ou Biadan (1959,<br />

p47), et leurs contrastes irritants de grilles noires peintes sur<br />

des bases blanches, produisent un effet spécial. Ces toiles sont<br />

des découvertes décisives qui poussent <strong>Vasarely</strong> à réaliser des<br />

compositions d’art optique et cinétique.<br />

Les tableaux de <strong>Vasarely</strong> passent au monochrome dans les<br />

années 1950, en partie par analogie aux analyses formelles et<br />

en partie à cause de celles-ci. Le gris et le noir regorgent de<br />

dynamisme (Indore 1952), les courbes semblant se chevaucher,<br />

tout comme dans Aila (1953, p37), tableau qui montre les dents<br />

d’une scie à lignes spectaculairement aiguisées, la tension de<br />

la relation est causée par l’équilibre incertain entre les deux.<br />

On voit quatre formes dont les lignes sont coupées sur fond<br />

bleu-mauve, les pics de ces formes sont centrés en éventail<br />

et reliés à un petit carré. Il s’agit d’un exemple précis d’art

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