Victor Vasarely - Fondation Vasarely

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par le biais de la transformation et de la distorsion d’un axe
ovale noir qui comporte des cercles blancs. Les tableaux
intitulés Vega-Art (1968) et Vega Blue (1968, p58) montrent
la solution de l’enrichissement du thème par les couleurs.
L’illusion susmentionnée de demi-sphère est soutenue par
une distorsion en forme de carré dans toutes les directions.
En allant vers le centre à partir du côté du tableau, on voit
une ligne de rhomboïdes noirs et blancs qui s’amenuisent
progressivement en deux couleurs, bleu et blanc foncé.
Vasarely aime la demi-sphère, même si les années 1970 se
caractérisent par son « hommage à l’hexagone » : Pour le
citer : l’hexagone est différent du carré qui est fermé dans sa
propre structure et n’obéit pas aux lois des plans parallèles.
Notons avec intérêt que l’hexagone a été transformé en cube,
un cube Kepler instable de perspectives. On peut le diviser en
trois rhomboïdes de même taille. Il a fallu que je les colore et,
comme par miracle, le cube est en face de nous, il se multiple
et crée une nouvelle toile de cellules…Ceci a rendu la structure
plus dynamique, mais sur le plan de la vision, plus instable
également. En vérité, nous constatons le chevauchement de
toutes les perspectives hypothétiques : tous les éléments
portent leur propre ambiguïté. Je dirais que j’ai créé un
perpétuum mobile par l’illusion.
Le tableau Ambigu-B (1970, p60) est un bon exemple de la
toile de cellules. Il montre à quel point le mode de composition
sélectionné par Vasarely est efficace pour déstabiliser la vision
de l’observateur si le but est de repérer la position spatiale
d’une forme quadrilatérale.
Vasarely qualifie ses dernières créations de structures
universelles régressives-expansives. Les estampes du Up
Album et la page graphique du Bach Album sont caractérisées
par l’ordre compositionnel strict de la première période,
structuré dans des coordonnées et libéré en un mode baroque.
Le but est de faire plaisir à l’œil et de fournir une expérience
visuelle.
Vasarely proclama que l’objet de l’art était la démocratisation
de l’art. Ses oeuvres d’origine furent multipliées par des
estampes qui rendirent ses compositions accessibles dans de
nouvelles variétés. Il créa des albums de pages soigneusement
sélectionnées où il montrait les étapes des abstractions et
ses propres combats créatifs qui se produisent sur certains
thèmes, alternatives montrées dans de riches textures
motivationnelles.
L’art de Vasarely fait partie du constructivisme abstrait. Son
langage artistique est liés aux résultats des mouvements
constructivistes reposant sur les résultats compositionnels du
cubisme synthétique. Dans sa spiritualité, on peut découvrir les
perceptions artistiques du Bauhaus ainsi que celles de l’artiste
engagé (pensées de Jean-Paul Sartre) de la France des
années 1940 et 1950. Après la grande catastrophe mondiale,
le constructivisme des plans se manifesta dans de nouvelles
valeurs authentiques de pureté géométrique, les attitudes
socialement orientées du Gesammkunstwerk ou celles du
classicisme de la Renaissance. Les horreurs extrêmes avaient
conjuré le détrônement de l’esprit, l’impossibilité d’ordre. Ce
sentiment était transmis intégralement et puissamment par
les créateurs expressionnistes. Ils avaient créé une tableau
plus authentique, plus valide du monde et d’eux-mêmes, ayant
exploré sa profondeur, ils avaient ouvert leurs sentiments,
avec non moins de restreinte que les représentants du
constructivisme.
En dépit de ses succès internationaux et de ses nombreuses
récompenses, Vasarely exprimait souvent sa déception. Il ne
voulait jamais admettre que les grands idéaux sociaux avaient
pris fin. Il mena sa lutte seul pour faire de l’art un « trésor
commun » en espérant que « ceci mènerait à une amélioration
de la condition humaine ».
Ce créateur d’œuvres, qui pouvaient être présentées comme
modèles et formules mathématiques et qui pouvaient
également être multipliées à l’échelle industrielle, était
l’héritier spirituel des praticiens humanistes et socialistes
de l’art, compagnon tardif des créateurs romantiques des
années 1920, 1930 et 1940, dans un monde de plus en plus
individualiste.
József sárkány
Vasarely Museum, Pécs, Hungary