07.01.2013 Views

Victor Vasarely - Fondation Vasarely

Victor Vasarely - Fondation Vasarely

Victor Vasarely - Fondation Vasarely

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

cinétique, phénomène qui rend l’énergie mobile visible. Zèbres,<br />

où le dynamisme est lié à la forme, témoigne d’un souhait<br />

artistique similaire. Dans l’exemple précédent, le dynamisme<br />

était lié à la forme abstraite elle-même.<br />

L’art de <strong>Vasarely</strong> atteint son apogée après 1954. L’exposition<br />

partagée du « mouvement », à la Galerie Denise René, où aux<br />

deux pionniers de l’idée, Marcel Duchamp et Alexandre Calder,<br />

<strong>Vasarely</strong>, Jesus Rafael Sotó, Nicolas Schöffer et Jan Tinguely<br />

se joignent, marque ce jalon, en avril 1955. <strong>Vasarely</strong> y lance<br />

son Manifeste jaune. Dans ce manifeste, il développe ses idées<br />

sur l’art cinétique et l’intégrité du plastique, le langage de la<br />

peinture où les éléments géométriques sont organisés dans un<br />

ordre de série. Il confesse sa foi, pour la première fois, dans la<br />

sérialisation et la popularisation des oeuvres d’art.<br />

La mascotte du mouvement cinétique est le Taymir II (1956,<br />

p43), remarquable tableau de la série Noir-et-Blanc. Il s’agit<br />

d’une oeuvre synthétique, un point de repère. Il contient dans<br />

sa structure le caractère des travaux précédents, les parallèles<br />

de vibration où l’on peut repérer l’étape suivante vers les toiles<br />

abstraites de la série Naissance, notamment le dynamisme<br />

interne de Zilah 1. Pourtant vient s’ajouter le nouvel élément<br />

de la structure des plans qui se chevauchent (Aquia 1-2, 1955,<br />

p39-40), se séparent et forment des unités moindre sur la<br />

surface du tableau. Au sein de la composition, les carrés se<br />

tiennent sur un coin et les triangles sont en relation incertaines<br />

les uns par rapport aux autres et par rapport au parallèle<br />

régulier des lignes. Ainsi, le spectateur est soumis à une force<br />

optique qui fait obstacle à la dynamique du regard « paisible<br />

». Le regard passe vigoureusement d’une forme à l’autre,<br />

élément découvert auparavant , alors que l’observateur ,<br />

changeant la projection des plans, découvre de nouveaux liens.<br />

A Sonora-Do (1973, p64) est une création tardive, mature<br />

du peintre. Il s’agit d’une présentation représentative<br />

claire de l’ordre intitulé « écriture plastique ». Il s’agit<br />

d’une composition claire et simplifiée qui ne montre rien<br />

d’autres que l’effet mutuel du carré contenant un cercle. Il<br />

abandonne l’objet de mystification millénaire et présente<br />

une thèse scientifique détachée, dépersonnalisée. D’après<br />

lui : l’unité de la plasticité que j’ai créée a deux valeurs : un<br />

carré bleu contient organiquement un carré rouge plus petit.<br />

La technique de recherche se fonde sur l’ordre de quinze<br />

formes de fond. Celles-ci sont des échantillons de papiers<br />

découpés mécaniquement, vingt couleurs vives et des nuances<br />

d’autres couleurs : rouge, bleu, vert, mauve, jaune, gris, dont<br />

les tons vont du plus clair (No 1) au plus foncé (No 15). Ces<br />

échantillons peuvent facilement s’intervertir pour réaliser<br />

des permutations. Il en résulte 15 formations de fond qui se<br />

combinent avec 90 tons, au sein des unités, et le même nombre<br />

entre elles ce qui signifie une possibilité de combinaisons<br />

pratiquement infinie. Par conséquent on peut les programmer<br />

et peut mener au monde de l’art cinétique .<br />

Les solutions en noir-et-blanc, positif-négatif de l’Op-art (en<br />

l’honneur de Malevich) sont supplantées par des structures<br />

colorées à partir de 1960. Les éléments géométriques des<br />

lignes permutationnelles s’étendent et les possibilités de<br />

permutations augmentent. L’ordre établi et appliqué par<br />

<strong>Vasarely</strong> devient la base créative d’une nouvelle école, d’un<br />

nouveau mouvement.<br />

L’un des buts principaux de la période des compositions<br />

cinétiques aux couleurs vives est de créer la suggestion optique<br />

de quatre dimensions en impliquant le mouvement et la durée.<br />

L’espace est une autre partie importante des créations de<br />

<strong>Vasarely</strong>. Il tente d’évoquer au moins deux possibilités de sens<br />

concernant la masse du corps géométrique principal. Afin de<br />

réussir, il exploite les possibilités offertes par les formes et les<br />

couleurs. Il applique des effets spéciaux contrastés de couleurs<br />

froides-chaudse et de formes (Chey-Pyr 1970-71, p63). Il<br />

exploite le potentiel des perspectives des lignes classiques, des<br />

projections axonométriques (Tridium-O, 1968, p56) ou celles<br />

du cube de Kepler (Meh-III-A, 1967, p53). Les projets de plus<br />

grande envergure amplifient les effets des agrandissements de<br />

perspective pour créer une fausse perception sensorielle.<br />

Exemple : le carré se métamorphose en rhomboïdes multiples,<br />

les lignes qui se rejoignent évoquent la profondeur et les<br />

lignes du cercle évoquent une surface courbe, comme elles se<br />

transforment en formations ovales. De nombreux exemples<br />

illustrent ces solutions dans la collection de Pécs. Le tableau<br />

intitulé Yapoura-2 (1951-56, p29) présente des éléments de<br />

cercle partant du centre dans quatre directions. S’amenuisant<br />

progressivement, ils donnent l’illusion de s’appuyer sur un<br />

plan plat. Le tableau intitulé Tuz (1966-1970, p59) donne<br />

une illusion de profondeur et un aspect de demi-sphère<br />

73

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!