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LyCE Estudios - Facultad de Filosofía y Letras - Universidad ...

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<strong>LyCE</strong> <strong>Estudios</strong> 15 (2012)<br />

55<br />

L'espace est aussi une construction rationnelle. Défini comme « le milieu<br />

idéal, caractérisé par l'extériorité <strong>de</strong> ses parties, dans lequel sont<br />

localisées nos perceptions et qui contient par conséquent toutes les<br />

étendues finies » (Lalan<strong>de</strong>, 1956 : 298), l'espace géométrique est<br />

homogène (les éléments que l’on peut y distinguer par la pensée sont<br />

qualitativement indiscernables), isotrope (toutes les directions y ont les<br />

mêmes propriétés), continu et illimité. Deux caractéristiques y sont<br />

généralement ajoutées : il a trois dimensions et il est homaloïdal (on<br />

peut y construire <strong>de</strong>s figures semblables à toute échelle). C'est la<br />

négation <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers traits qui définit les géométries non<br />

euclidiennes qui entrent en contradiction avec le cinquième postulat<br />

d'Eucli<strong>de</strong> (Lalan<strong>de</strong>, 1956 : 298).<br />

Enfin il faut signaler « l'intrication <strong>de</strong> l'espace et du temps » : l'un est<br />

souvent défini en regard <strong>de</strong> l'autre ; ainsi, l'on peut dire que la<br />

connaissance <strong>de</strong> l'espace est soumise à une progression ressortissant<br />

<strong>de</strong> la temporalité alors que l'espace s'affranchit du temps par la<br />

simultanéité <strong>de</strong> ses parties constitutives ou, encore, il est possible<br />

d'affirmer que le temps ne peut être conçu qu'en regard d'un objet dont<br />

la simultanéité et l'homogénéité excluent tout ce qui peut présenter un<br />

caractère successif (Dreyfus-Le Foyer, 1965 : 490-495).<br />

Cette introduction non exhaustive vise simplement à présenter la suite<br />

<strong>de</strong> notre exposé où nous abor<strong>de</strong>rons l'espace comme construction<br />

conceptuelle non pas comme espace géométrique mais en tant<br />

qu'espace construit <strong>de</strong> corrélats sensoriels du mon<strong>de</strong> physique.<br />

1. La subjectivité dans la perception <strong>de</strong> l’espace<br />

Comme l'affirma Henri Poincaré (2011 [1905]), nous ne percevons pas<br />

<strong>de</strong> manière euclidienne : l'espace visuel n'est ni homogène ni isotrope,<br />

l'espace tactile est amorphe et l'espace moteur, lié au sentiment <strong>de</strong> la<br />

direction, ne correspond pas à une intuition originaire (Bachelet, 1998 :<br />

117). En outre, la spatialité se réalise avec les routes qui la sillonnent,<br />

peut grandir ou rétrécir selon les moyens <strong>de</strong> la parcourir, se définit par<br />

rapport au but qu'un individu s'est fixé. Ainsi, éloignement ou proximité<br />

sont parfois indépendants <strong>de</strong> la distance métrique comme le rappelle<br />

Jean-Paul Sartre dans le chapitre ‘Liberté et facticité’ <strong>de</strong> L'Être et le<br />

Néant (1976 [1943]) : un parcours <strong>de</strong> 20 km avec un moyen <strong>de</strong> transport

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