i l - Notes du mont Royal

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votre industrie sur cet ouvrage incomparable; et après que
vous y mire/ mis. Zénobie, la dernière main, quelqu'un do
ces paires qui habitent les sables voisins de Palmure, devenu
riche par les péages de \os rivières, achètera un jour
a deniers comptants celte royale maison, pour l'embellir, et
la rendre plus digue de lui et de sa fortune (1).
83. G'ilon a le teint frais, le visage plein et les joues
pendantes, l'œil lixe et assuré, les épaules larges, l'estomac
liant, la démarche ferme et délibérée (2). Il parle avec confiance;
il fait répéter celui qui l'entretient, et il no goûte
que médiocrement tout ce qu'il lui dit. Il déploie un ample
mouchoir et se mouche avec grand bruit; il crache fort
loin (3), et il éternue fort haut. Il dort le jour, il dort la
nuit, et profondément; il ronlle en compagnie. Il occupe
à taille et à la promenade plus de place qu'un autre. Il
tient le milieu en se promenant avec ses égaux ; il s'arrête
et l'on s'arrête; il continue de marcher et l'on marche :
tous se règlent sur lui. 11 interrompt, il redresse ceux qui
ont la parole : on ne l'interrompt pas, on l'écoute aussi longtemps
qu'il veut parler; on est de son avis, on croit les nouvelles
qu'il débite. S'il s'assied, vous le voyez s'enfoncer
dans un fauteuil, croiser les jambes l'une sur Vautre, froncer
le sourcil, abaisser son chapeau sur ses yeux pour ne
voir personne, ou le relever ensuite, et découvrir son front
par fierté et par audace. Il est enjoué, grand rieur, impatient,
présomptueux, colère, libertin, politique, mystérieux
(1) « On croit au premier coup d'œil n'avoir aflaire qu'à des fragment*
rangés les uns après les autres, et Ton marche dans un savant
dédale où le lit ne casse pas. Chaque pensée se corrige, se développe,
s'éclaire par les environnantes. Puis l'imprévu s'en mêle à tout moment,
et l'on est plus d'une fois enlevé à de soudaines hauteurs que le
discours continu ne permettrait pas. » (Sainte-Beuve.)
(2) Itésolite, décidée, qui semble n'admettre point d'obstacle.
h) « Je vis un petit homme si fier, il prit une prise de tabac avec
tant de hauteur, il se moucha si impitoyablement, il cracha avec tant de
flegme, il caressa ses chiens d'une manière si offensante pour les hommes,
que je ne pouvais me lasser de l'admirer. » (Lettres persanes,
71, Usbek à Rica.)