i l - Notes du mont Royal

— 91 —
que de palmes, que de triomphes et que de trophées. Il dit
dans le discours familier : Notre auguste Héros, notre
grand Potentat, notre invincible Monarque. Kéduiscz-Ie,
si vous pouvez, à dire simplement : Le roi a beaucoup
d'ennemis, ils sont puissants, ils sont unis, ils sont
aigris : il les a vftincust f espère toujours qu'il les
pourra vaincre. Ce style, trop ferme et trop décisif pour
Démophilc, n'est pour Basilidc ni assez pompeux ni assez
exagéré ; il a bien d'autres expressions en létc : il travaille
aux inscriptions des arcs et des pyramides qui doivent orner
la ville capitale un jour d'entrée; et dès qu'il entend dire
que les années sont en présence, ou qu'une place est investie,
il fait déplier sa robe et la mettre à l'air, nlin qu'elle soit
toute prête pour la cérémonie de la cathédrale.
24. La science des détails, ou une diligente addition
aux moindres besoins delà république, estime partie essentielle
au bon gouvernement, trop négligée à la vérité dans
les derniers temps par les rois et par les ministres, mais
qu'on ne peut trop souhaiter dans le souverain qui l'ignore,
ni assez estimer dans celui qui la possède (1)... Que me
servirait comme « tout le peuple, que le prince fût heureux
et comblé de gloire par lui-même et par les siens, que ma
patrie fût puissante et formidable, si, triste et inquiet, j'y
vivois dans l'oppression ou dans l'indigence; si, à couvert
des courses de l'ennemi, je me trouvois exposé dans les
places ou dans les rues d'une \ille nu fer d'un assassin, et
que je craignisse moins dans l'horreur de la nuit d'èlre pillé
(1) Kénelon, dans le portrait qu'il trace île son (doméné'e (Télémtujue,X\\\),A
vivement critiqué celte disposition d'esprit. Saint-Simon
en parle avec encore moins