'Annuel vert de l'automobile 2011 - Autosphere

fonctionner à l’électricité d’ici 2020. Quant
au Québec, qui dévoilait récemment son
plan d’action en matière de voitures électriques,
il veut compter 300 000 véhicules
électriques sur son circuit routier d’ici 2020.
L’hésitation des
consommateurs
D’un autre côté, les observateurs remarquent
que les consommateurs éprouvent
peu d’enthousiasme face à l’acquisition
de véhicules hybrides rechargeables ou
tout électriques. Selon une importante
étude publiée l’an dernier par J.D. Power
and Associates, convaincre les consommateurs
d’investir dans ces technologies
relativement chères et encore incertaines
constituera un défi de taille pour les
constructeurs d’automobiles.
La Nissan LEAF
Le secret est
dans la batterie
Si, dans l’immobilier, tout tourne autour
de l’emplacement, dans l’industrie des
hybrides rechargeables et des véhicules
électriques, tout repose sur la batterie.
Dans cette industrie, le facteur de limitation
est sans contredit la performance de
la batterie, lequel a une incidence à la fois
sur le prix du véhicule et sur son autonomie.
Les batteries au lithium-ion, dont la
performance est nettement supérieure
aux autres types de batteries, représentent
environ plus de la moitié du coût
22 L’Annuel vert de l’automobile 2011 ■ autosphere.ca
Dennis DesRosiers, analyste du secteur
de l’automobile, est aussi de cet avis. Il
a soigneusement étudié le marché d’ici
et constate que les consommateurs, au
moment de choisir un véhicule, ne sont
pas prêts à renoncer à leurs trois principales
exigences – la taille, la performance
et l’apparence. Ce qui, en soi, constitue
un réel défi si l’on songe à acquérir un
véhicule rechargeable.
Selon M. DesRosiers, si jamais l’industrie
de l’automobile réussissait à mettre
100 000 véhicules électriques rechargeables
sur les routes canadiennes d’ici 2020, elle
aurait accompli tout un exploit. Pris seul, ce
nombre semble impressionnant, fait remarquer
M. DesRosiers, jusqu’à ce que l’on
considère que, « durant la même période,
élevé des VE. C’est un secret de polichinelle
que l’utilisation de la pile électrique
coûte aujourd’hui entre 750 et 800 $ par
kilowattheure, selon les estimations de
J.D. Power & Associates. Pour atteindre
la parité avec les frais d’utilisation des
véhicules à essence, celui de la batterie
devra descendre jusqu’à 200 $.
Les chercheurs, pour la plupart, croient
que cela deviendra possible, tout
comme ils croient qu’on continuera
d’améliorer la performance de la batterie.
Mais il est encore beaucoup trop tôt
pour parier sur un calendrier précis.
les Canadiens achèteront plus de 15 millions
de véhicules légers à carburant.»
Selon Dennis DesRosiers, on verra effectivement
des VE à long terme sur les routes
canadiennes, mais en attendant, bien
d’autres technologies propres connaîtront
du succès dans le marché.
Enfin, ce seront les acheteurs qui décideront
quelles technologies seront gagnantes
et perdantes. Les gouvernements ont
beau vouloir encourager à tout prix l’intégration
des technologies propres auprès
de la population, il n’en reste pas moins
que ce sont les consommateurs qui écriront
le prochain chapitre de l’histoire de
l’évolution de l’automobile.
Si les espoirs fondés par l’industrie et les
gouvernements venaient à se matérialiser
grâce aux stratégies et aux investissements
qu’ils ont mis de l’avant, alors ce
serait en définitive la victoire du vert –
celui de l’environnement et celui des
actionnaires. Les consommateurs auront
alors fait le plus important changement de
segment jamais vu, remplaçant la pompe
à carburant par la prise de recharge.
Les VE en Chine
L’un des endroits où le développement
des VE surprend le plus est sans aucun
doute la Chine, aujourd’hui devenue le
plus important marché de l’automobile.
Ses programmes d’incitation à l’achat
de VE sont largement plus généreux
que ceux des pays de l’Ouest.
L’industrie de l’automobile de ce pays
est florissante. Grand nombre de fabricants
s’y sont installés pour desservir
les entreprises de l’industrie du VE, et
des centaines de millions de dollars
en investissements privés et gouvernementaux
y assurent le développement
des technologies de pointe et
l’implantation d’usines de production.
On estime que les investissements
dans le domaine des VE en Chine
totalisent plusieurs fois ceux consentis
aux États-Unis. Selon Wan Gang,
ministre chinois des Sciences et de la
Technologie, la capacité annuelle de
production du pays pourrait dépasser
le million de véhicules avant 2020.