'Annuel vert de l'automobile 2011 - Autosphere

Qui en a acheté ? Personne, en fait.
Au cours des dix dernières années, les
Canadiens ont acheté 17 millions de véhicules,
dont quelque 59 000 hybrides seulement.
Un nombre insignifiant.
Le rôle des gouvernements
C’est vrai, les gouvernements peuvent
jouer un rôle dans le virage écologique
du paysage automobile, mais ils doivent
faire les choses correctement. Au lieu de
miser sur l’engouement, ils pourraient
faciliter l’accès des entreprises au capital
nécessaire pour développer de nouvelles
technologies.
Plutôt que d’embarquer dans le mouvement
de la technologie des rechargeables,
il serait plus bénéfique pour les
gouvernements de mettre quelques milliards
de dollars sur la table en disant aux
constructeurs d’automobiles de rendre
leurs véhicules plus efficaces sur le plan
de la consommation, point à la ligne.
Comment ? Ça, c’est aux constructeurs
de voir, pas aux gouvernements!
Ce faisant, le principal obstacle est
probablement la quantité d’options disponibles.
Il y a encore beaucoup à faire
avec l’essence, mais il y a aussi le carburant
Diesel, le biodiésel, l’éthanol,
l’alco-essence, le gaz naturel, le propane,
l’hydrogène, l’électricité, etc. Chacune de
ces possibilités demande des dizaines de
millions de dollars d’investissement en R&D
pour être étudiée, mise au point et commercialisée.
Il n’y aura jamais suffisamment
d’argent pour les explorer toutes.
Autre défi : les gouvernements doivent
comprendre que la principale faille de
leurs politiques écologiques est de croire
que c’est aux constructeurs d’automobiles
de s’écologiser. Ça ne tient pas la route,
parce que ne sont pas les constructeurs
qui déterminent l’efficacité en consommation
de carburant de leurs véhicules, ce
sont les consommateurs quand ils choisissent
le type de véhicule qu’ils achèteront.
Tous les grands constructeurs d’automobiles
offrent, dans leur gamme de véhicules,
de petites voitures économiques, des véhicules
énergivores et des entre-deux. En
fin de compte, c’est le consommateur qui
décide ce qu’il achète. C’est pourquoi réglementer
les constructeurs d’automobiles sur
Dennis DesRosiers, Président chez DesRosiers Automotive Consultants
Je pense que les véhicules électriques
rechargeables seront réellement en usage
autour de 2050, peut-être même plus tard.
le rendement énergétique de leurs véhicules
constitue une politique boiteuse.
Les gouvernements devraient plutôt viser les
consommateurs. Mais jamais un politicien
n’osera le faire. Pour que le consommateur
réagisse, il faudrait hausser le prix du carburant,
imposer une taxe sur l’essence de
2$ le litre, par exemple, ou encore annoncer
que, chaque année, pour les 25 prochaines
années, le prix du carburant augmentera de
25 cents le litre (et que ces 25 cents seront
versés dans un fond de R&D pour faire progresser
le rendement énergétique).
Les consommateurs sentiront-ils la pression?
Vous pouvez parier! Commencerontils
alors à acheter les véhicules
éconergétiques déjà sur le marché ? Ça,
c’est certain!
Écoutez, je ne suis pas contre les véhicules
éconergétiques. Il y a une place pour
eux dans le marché, et je prévois qu’ils
seront commercialisés et vendus à grande
échelle dans un futur lointain. En attendant,
nous devons nous concentrer sur de
vraies solutions pour les vrais conducteurs
canadiens vivant dans la réalité!
autosphere.ca ■ L’Annuel vert de l’automobile 2011 27