Le jeu pédagogique, un outil efficace et formateur en lycée ...

Rabecq-Maillard, le jeu sera ouvertement adopté dans l’éducation à la Renaissance, alors que
celui-ci était encore proscrit dans les écoles au Moyen âge. Un support pédagogique classique,
la mappemonde murale, fit sa première apparition à cette époque. Les « jeux de cartes imagés »
firent aussi leur entrée. Avec pour principe de poser une question dont la réponse était inscrite au
dos, permettant ainsi de « créer des combats de connaissance que l’on pouvait faire en équipe ».
D’après N. De Grandmont, c’est aussi à cette époque que Murner, un moine cordelier, édita vers
1510 son premier jeu de cartes en couleur, solution d’après lui au désintéressement qu’il
remarquait chez ses élèves « à l’égard de l’étude des écrits de certains auteurs ». Les élèves
firent de tels progrès que le moine dut répondre d’accusation de magie ! C’est à la fin de la
Renaissance que le concept de jeu « éducatif » apparaîtra réellement : les « jeux de corps »
(jeux demandant une activité physique) et les « jeux d’esprit » (basés sur des « performances
lyriques, de mémoire et de résolution de problèmes ») s’associent pour donner un caractère
éducatif au jeu, au dépit du jeu ludique.
I.1.4 Du XVII au XIVe siècle
M.GODARD
C’est le siècle de l’Encyclopédie. L’apparition de la gravure permettra la popularisation du
jeu de l’oie 8 à cette époque, y compris dans le domaine de la pédagogie : il servira en effet à
« illustrer et faire apprendre aux élèves les vertus héroïques du roi Louis XIV et de ses dévots
prédécesseurs », mais également à apprendre la religion, les sciences, la grammaire et la
géographie. Fait intéressant : d’après N. De Grandmont, cette pédagogie inédite alors sera
appelée « pédagogie princière », car les jeux créés alors n’avaient pour vocation que l’éducation
des princes. La cour de récréation fait son apparition à cette époque, grâce à la pédagogie dite
« souriante » élaborées par les Oratoriens et les Jansénistes. Cette pédagogie basée sur
l’utilisation du jeu pour enseigner, obligera les écoles à « consacrer une aire de jeu » aux élèves.
Les jeux sont de plus en plus utilisés au sein même de la classe : les soldats de bois auront pour
vocation d’enseigner l’art de la stratégie du combat aux jeunes chevaliers, et des jeux servant à
apprendre la lecture se feront grâce à des boules d’ivoire.
Au XVIIIe siècle, le « bureau typographique » fait son apparition grâce à Du Mas. Celui-
ci permet à « l'enfant typographe de composer, c'est-à-dire d’écrire des textes avec des cartes ;
dès deux-trois ans il apprend à reconnaître les cartes, il suit ainsi quatre classes consacrées à la
lecture en français, en latin, à l'orthographe et aux mathématiques et sciences ainsi qu'à la
8 « Jeu à base de cases illustrant une histoire et qui se joue avec des pions et un dé », P 11, Pédagogie du jeu : jouer pour
apprendre
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