L'objectivité de la perception des sens externes. - Thomas d'Aquin ...
L'objectivité de la perception des sens externes. - Thomas d'Aquin ...
L'objectivité de la perception des sens externes. - Thomas d'Aquin ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Résumé<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
théorie.<br />
Question<br />
réservée.<br />
30<br />
ÉTUDES PHILOSOPHIQUES<br />
qu'il reçoit <strong>de</strong>s corps, et qui sont corporelles (1).<br />
Les anges connaissent donc les corps sans <strong>la</strong> <strong>perception</strong><br />
proprement dite, tandis que l'homme ne peut<br />
les connaître et se les représenter, qu'après les avoir<br />
perçus.<br />
En résumé, <strong>la</strong> <strong>perception</strong> <strong>de</strong>s <strong>sens</strong> traverse <strong>de</strong>ux<br />
phases : 1° l'objet agit sur le <strong>sens</strong>, comme le moteur<br />
sur le mobile ou l'agent sur le patient, en lui communiquant<br />
son acte. C'est <strong>la</strong> phase passive.<br />
2° Ensuite cet acte est immédiatement perçu par le<br />
<strong>sens</strong> qui le reçoit. C'est <strong>la</strong> phase active dont le résultat<br />
final est une représentation <strong>de</strong> l'objet qui <strong>de</strong>meure<br />
dans l'imagination et s'y réveille par le souvenir.<br />
Telle est dans sa lumineuse simplicité le fond <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> théorie péripatéticienne que l'on appelle parfois<br />
théorie <strong>de</strong> l'assimi<strong>la</strong>tion, pour en indiquer le mécanisme<br />
en même temps que <strong>la</strong> haute portée objective.<br />
Cette assimi<strong>la</strong>tion produite par l'agent dans le patient,<br />
comme par le cachet dans <strong>la</strong> cire, est incontestable<br />
lorsqu'il s'agit du toucher et <strong>de</strong> l'étendue figurée<br />
qu'il nous révèle. Faut-il aussi l'étendre aux autres<br />
<strong>sens</strong> qui semblent agir à distance, et aux autres objets<br />
<strong>sens</strong>ibles ?<br />
Aristote et S. <strong>Thomas</strong> n'hésitent jamais sur ce point<br />
important (2). Bon nombre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnes au contraire,<br />
même parmi les néo-sco<strong>la</strong>stiques, poussés par <strong>de</strong>s scrupules<br />
scientifiques qu'il nous est bien difficile <strong>de</strong> partager,<br />
ont pensé qu'il était nécessaire <strong>de</strong> faire ici <strong>de</strong>s<br />
concessions aux théories mo<strong>de</strong>rnes. Ils pensent qu'après<br />
avoir sauvegardé <strong>la</strong> réalité objective <strong>de</strong> l'étendue<br />
(1) « Recipiuntur in eis materialiter » (S. <strong>Thomas</strong>, De veritate, q. 2,<br />
a. 5, ad 2 um ).<br />
(2) « Hoc autem universaliter accipere <strong>de</strong> omni <strong>sens</strong>u oportet... Simili<br />
modo patitur et uniuscujusque <strong>sens</strong>us ab eo quod habet colorem,<br />
aut saporem, aut sonum ». (Aristote, De anima, l. II, c. 12, § 1). — Cfr<br />
S. <strong>Thomas</strong>, ibid.