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L'objectivité de la perception des sens externes. - Thomas d'Aquin ...

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1° Nous<br />

ne percevons<br />

que nos<br />

idées.<br />

2° Nos<br />

idées ne<br />

ressemblent<br />

pas<br />

aux objets<br />

II<br />

Les hypothèses idéalistes.<br />

Mais <strong>de</strong>puis le moyen âge, <strong>de</strong>puis ces « longs siècles<br />

d'ignorance et <strong>de</strong> barbarie », comme les appelle Reid (1),<br />

<strong>la</strong> science a marché, et « nous avons changé tout<br />

ce<strong>la</strong> ».<br />

Sauf <strong>de</strong> bien rares exceptions, tous les auteurs <strong>de</strong><br />

philosophie mo<strong>de</strong>rne nous affirment sans hésiter que<br />

le mot <strong>de</strong> <strong>perception</strong> externe n'est plus à leurs yeux<br />

qu'une expression contradictoire, un mot vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>sens</strong>,<br />

qu'ils chasseraient volontiers du <strong>la</strong>ngage scientifique.<br />

S'ils le gar<strong>de</strong>nt, c'est à contre-cœur, et dans un <strong>sens</strong><br />

purement métaphorique. Pour tous ces philosophes,<br />

en effet, <strong>la</strong> <strong>perception</strong> <strong>de</strong>s corps veut dire tout simplement<br />

<strong>perception</strong> <strong>de</strong> nos idées, <strong>perception</strong> <strong>de</strong> certaines<br />

modifications <strong>de</strong> notre âme ; en sorte que désormais<br />

<strong>la</strong> <strong>perception</strong> <strong>de</strong>s corps par les <strong>sens</strong>, pourra se<br />

faire sans les corps, ou <strong>de</strong> telle manière qu'on ne<br />

saura même pas s'ils existent, et que cette <strong>perception</strong><br />

<strong>de</strong>s corps, bien loin <strong>de</strong> nous les manifester, n'aura<br />

abouti qu'à les mettre en doute et même à les nier.<br />

Ainsi tout ce que nous voyons, tout ce que nous<br />

entendons ou que nous touchons, n'est plus que <strong>la</strong><br />

série intérieure <strong>de</strong>s phénomènes du moi, d'idées ou <strong>de</strong><br />

<strong>sens</strong>ations purement subjectives que nous transportons<br />

au <strong>de</strong>nors par une illusion naturelle, et dont nous<br />

revêtons le mon<strong>de</strong>, comme un artiste peintre revêt<br />

<strong>de</strong>s mille couleurs <strong>de</strong> sa palette <strong>la</strong> toile nue. Les corps<br />

extérieurs, si toutefois ils existent, ne sont plus désormais<br />

que <strong>la</strong> cause inconnue <strong>de</strong> nos <strong>sens</strong>ations, et<br />

le moi lui-même, bien loin d'échapper à cette ruine<br />

(1) Reid, t. II, p. 39.

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