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L'objectivité de la perception des sens externes. - Thomas d'Aquin ...

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Objets<br />

propres.<br />

Certitu<strong>de</strong><br />

objective.<br />

34 ÉTUDES PHILOSOPHIQUES<br />

pourtant sujettes à certaines erreurs, et qu'il faut bien<br />

se gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> confondre avec <strong>la</strong> <strong>perception</strong> véritable<br />

<strong>de</strong>s objets propres ou immédiats, qui ne sont au nombre<br />

que <strong>de</strong> cinq, savoir :<br />

L'étendue soli<strong>de</strong> immédiatement perçue par le toucher<br />

;<br />

La surface colorée, par l'œil ;<br />

Le son, par l'oreille ;<br />

L'o<strong>de</strong>ur, par l'odorat ;<br />

Et les saveurs, par <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue ou le pa<strong>la</strong>is.<br />

Enfin S. <strong>Thomas</strong> (1), comme Aristote, croyait que<br />

dans <strong>la</strong> <strong>perception</strong> normal <strong>de</strong> ces cinq objets propres<br />

aucune erreur n'était possible : <strong>sens</strong>us proprii (objecti)<br />

<strong>sens</strong>ibilis falsus non est.<br />

Ils croyaient en effet que <strong>la</strong> nature qui « ne fait rien<br />

en vain », nous avait donné <strong>de</strong>s yeux pour voir, <strong>de</strong>s<br />

oreilles pour entendre, en un mot <strong>de</strong>s <strong>sens</strong> capables<br />

<strong>de</strong> percevoir les objets <strong>sens</strong>ibles, comme elle nous a<br />

donné <strong>la</strong> raison pour percevoir les choses intelligibles.<br />

Or, il est <strong>de</strong> l'essence <strong>de</strong> toute <strong>perception</strong>, même imparfaite<br />

et inadéquate, <strong>de</strong> percevoir ce qui est, autrement<br />

on ne percevrait pas : toute <strong>perception</strong> véritable<br />

<strong>de</strong> l'intelligence ou <strong>de</strong>s <strong>sens</strong>, mérite donc également<br />

une entière confiance (2).<br />

Pour atteindre ainsi l'objet sûrement, il faut et il<br />

suffit, nous disent-ils, que <strong>la</strong> faculté <strong>sens</strong>ible s'exerce<br />

dans les conditions normales, c'est-à-dire qu'il n'y<br />

ait aucun empêchement dans l'état <strong>de</strong> l'organe ou celui<br />

du milieu interposé, et que l'objet que l'on veut atteindre,<br />

soit dans toute sa rigueur l'objet propre <strong>de</strong><br />

cette faculté. Un instrument si parfait qu'on le sup-<br />

(1) S. <strong>Thomas</strong>, 1 a , q. 17, a. 2. — Cf. Aristote, Περὶ δὲ τῶν ἰδίων οὐκ<br />

ἀπατῶνται. De <strong>sens</strong>u et <strong>sens</strong>ato, c. 4. — De anima, II, c. 6.<br />

(2) « Nul<strong>la</strong> potentia cognoscitiva <strong>de</strong>ficit a cognitione sui objecti, nisi<br />

propter aliquem <strong>de</strong>fectum aut corruptionem » (S. <strong>Thomas</strong>, Contra<br />

Gentes, III, c. 107, ratio 8 a .)

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