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LES AVIONS MILITAIRES - EuroSAE

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eprises ces commandes, il restait encore dans les usines près de 200 de ces<br />

appareils dont on ne savait quoi faire.<br />

La presse s'inquiétait de cette situation :<br />

« Faut-il abandonner, économiser quelque 60 milliards (de francs 1949) par an et<br />

appliquer à d'autres activités une main-d'œuvre hautement spécialisée, travailler sur les<br />

produits que l'on peut exporter et, en échange, acheter le matériel dont nous avons<br />

besoin ? », pouvait-on lire dans une revue mensuelle de haute qualité (Réalités – Mai<br />

1949).<br />

Depuis la Libération, 200 milliards avaient été consacrés aux études et<br />

constructions aéronautiques et, selon les années, entre 50 000 et 75 000 ouvriers<br />

spécialisés avaient consacré leurs activités à la fabrication de matériels aériens dont<br />

personne ne voulait, ni les militaires échaudés par l'échec du plan de 1946, ni les<br />

civils à la recherche du rendement commercial, ni personne, naturellement, à<br />

l'étranger.<br />

VERS UN PLAN DE CINQ ANS<br />

Fallait-il renoncer ? Il n'est pire servitude pour une grande nation que celle qui<br />

résulte de ses carences techniques.<br />

Le général Léchères, les ingénieurs généraux Mazer et Meyer décidèrent<br />

ensemble qu'un plan bien conçu, à la mesure des moyens nationaux, tirant parti des<br />

expériences heureuses ou malheureuses des années passées, devrait permettre de<br />

redresser une telle situation. Le ministère des Finances approuva, le secrétaire<br />

d'État à l'Air, M. Maroselli, se fit fort de faire approuver le futur plan par le<br />

gouvernement et les Assemblées. Aussitôt les rédacteurs de l'étude furent<br />

désignés : M. Martinet pour les Finances, l'ingénieur en chef Hutin et l'ingénieur en<br />

chef Etesse pour la DTI, le rédacteur de ces lignes pour l'état-major de l'Armée de<br />

l’air, formèrent le groupe de travail chargé d'établir un plan aéronautique de cinq ans<br />

associant les études et les fabrications aux besoins de l'Armée de l’air et de<br />

l'Aéronavale. De surcroît, l'Aéronautique civile et commerciale ne devait pas être<br />

oubliée et des crédits seraient consacrés à l'étude d'un moyen-courrier moderne.<br />

Le commandement donna quelques directives de bon sens au nouveau groupe<br />

de travail :<br />

- Évaluer le retard accumulé au cours des quinze dernières années, notamment<br />

en ce qui concernait les propulseurs et les équipements.<br />

- Concentrer les efforts sur les techniques essentielles et mettre un terme à des<br />

projets ou à des réalisations dépassés par l'évolution, ne répondant pas aux<br />

besoins des utilisateurs ou nécessaires en si petites quantités que leur achat à<br />

l'étranger serait la solution la moins coûteuse et la plus immédiate.<br />

- Réduire le nombre des projets à l'étude et, dans la mesure du possible,<br />

grouper les besoins afin d'accroître au maximum l'importance des séries.<br />

- Consulter les différents utilisateurs, militaires et civils, et discuter avec eux de<br />

leurs besoins et de leurs ambitions. Arrêter, avec leur accord, un programme<br />

d'équipement raisonnable, à satisfaire en cinq ans, son entretien faisant l'objet<br />

d'une planification ultérieure.<br />

- Calculer les heures de travail nécessaires à la réalisation des programmes<br />

finalement arrêtés ; évaluer les matières premières dont l'industrie<br />

aéronautique aurait besoin ; arrêter les effectifs et les bureaux d'études à<br />

maintenir en pleine activité ; l'ensemble dans le cadre des crédits normalement<br />

alloués à ce secteur industriel.<br />

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