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LES AVIONS MILITAIRES - EuroSAE

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- d'une part l'abandon du Jaguar Marine franco-britannique accompagné de<br />

la tentative d'achat de l'A4M américain en 1972, et finalement son<br />

remplacement par le Super-Étendard de Dassault, dérivé de l'Étendard et<br />

créé pour l'occasion ; la menace latente de l'A4M facilita la négociation ;<br />

- d'autre part la tentative d'abandon du Rafale Marine au profit du F18<br />

souhaité par l'EMM en 1987-1988, menée personnellement par le ministre<br />

de la Défense Giraud et contrée par le premier ministre Chirac.<br />

Pour ce qui concerne les hélicoptères, après une période orientée surtout vers la<br />

fabrication sous licence, le développement réussi de matériels nationaux, permit,<br />

sans conflit sérieux, de satisfaire les besoins des trois Armées qui bénéficiaient des<br />

longues séries permises par l'exportation et les ventes aux clients civils.<br />

On peut noter aussi que la Marine Nationale entretenait avec ses homologues<br />

étrangères d'excellentes relations, favorables à une bonne connaissance et<br />

appréciation des matériels étrangers. Ainsi, à l'époque de la première crise précitée,<br />

l'état-major de la Marine adressa un message à la Marine des États-Unis, qui<br />

débutait ainsi : « de Marine à Marine » et qui avait pour but de demander le prix de<br />

l'A4M, les renseignements fournis par la DMA étant jugés suspects.<br />

On retiendra en conclusion qu'au moins pour les avions d'arme de l'Armée de<br />

l’air, ainsi que pour les hélicoptères, mais dans une moindre mesure (les résultats<br />

de Sud-Aviation, puis de l'Aérospatiale le montrèrent), des conditions de négociation<br />

favorables étaient assurées à l'industrie française.<br />

La mise en concurrence nationale<br />

La nécessité de produire de façon économique a conduit à une politique de<br />

concentration industrielle qui a progressivement créé des monopoles en France.<br />

Pour les avions d'armes, après le rachat de Breguet par le groupe Dassault en 1969,<br />

il n'y eut plus de concurrence. Il en alla de même, pour les hélicoptères, après la<br />

fusion Nord Aviation-Sud Aviation en 1969. Après encore deux soubresauts, dans<br />

les années 70, sur les avions d'affaire (Mystère contre Corvette) et sur les avions<br />

école à réaction (programme Alphajet), le partage du marché s'établit entre le<br />

groupe Dassault et l'Aérospatiale : sur chaque catégorie de matériel, l'un ou l'autre<br />

industriel était en situation de monopole.<br />

Il faut ajouter que la coopération internationale qui s'étendit progressivement à<br />

une grande partie des programmes, loin de fournir des opportunités de mise en<br />

concurrence, se contenta presque toujours de grouper des champions nationaux ; et<br />

l'impératif politique de réussir le rapprochement, rendait encore plus improbable<br />

l'achat aux États-Unis et s'ajoutait au besoin opérationnel pour durcir le carcan dans<br />

lequel se trouvait le négociateur.<br />

Les moyens d'évaluation analytique des coûts<br />

Il n'y avait pas au sein des services officiels français d'équipe d'experts capable<br />

d'évaluer à priori le coût d'un avion à partir de la liasse de dessins des pièces,<br />

contrairement au Royaume Uni qui disposait du service approprié dit « Technical<br />

Cost ». Il s'agit là d'ailleurs d'un exercice difficile, même pour les industriels<br />

concernés. Dans le BTP on appelle ces experts, aujourd'hui, « les économistes », et<br />

ils se trompent parfois de plusieurs dizaines de %.<br />

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