LES AVIONS MILITAIRES - EuroSAE
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On le voit, pour l'Armée de l’air tout au moins, la réduction du nombre de<br />
catégories d'avions, la concentration des efforts sur les modèles les plus réussis et<br />
aussi le financement régulier des études et des fabrications d'une quantité<br />
relativement restreinte de matériels différents, toutes ces dispositions, voulues par la<br />
loi, s'étaient révélées efficaces. Mis à part l'échec technique du SE 2400, les<br />
prévisions du Plan furent exécutées et prolongées avec succès dans les exercices<br />
suivants.<br />
L'Aéronavale fut moins heureusement servie. Il est vrai que ses ambitions<br />
dépassaient les possibilités techniques des bureaux d'études, notamment en ce qui<br />
concerne les équipements.<br />
Les crédits alloués aux études de nouveaux prototypes d'avions commerciaux<br />
donnèrent lieu à un concours auquel participèrent activement les bureaux d'études<br />
de la SNCASO, de la SCAN, de la SNCASE, de Hurel-Dubois. Après de longues<br />
négociations, des arrangements entre firmes, de nombreuses modifications des<br />
projets initiaux, la SNCASE l'emporta avec le dessin d'un appareil qui devait devenir<br />
la « Caravelle ». Le quadriturbine initialement envisagé l'avait été d'ailleurs pour le<br />
Vickers « Viscount » et il allait s'imposer sur le marché.<br />
Quelles leçons tirer de l'élaboration de ce plan quinquennal, et surtout de ses<br />
résultats ?<br />
- À la Libération, l'industrie aéronautique française, en quasi-totalité nationalisée,<br />
s'était engagée dans une voie sans issue. Soucieuse de regagner le temps<br />
perdu, elle avait cru possible de sauter les étapes de la création aéronautique<br />
et les essais en vol démontrèrent, cruellement, que le succès est le prix d'une<br />
certaine continuité.<br />
- Projets et prototypes, en nombre considérable, furent abandonnés, leur mise<br />
au point s'avérant irréalisable. Ce fut le cas des chasseurs VB 10, VG 70,<br />
VG 90, ND 2200, NC 1080, SE 2400, SO 6020, SO 8000, SO 9000 et leurs<br />
dérivés. Les projets de bombardiers n'eurent pas un meilleur sort avec l'arrêt<br />
du ND 1500, du NC 1070 et du SO 4000. Quadrimoteur de transport, le NC 211<br />
« Cormoran » rejoignit également le lot des épaves. Pour atteindre la mise en<br />
service d'avions français militairement utilisables, il fallut fabriquer sous licence<br />
des « Vampire » 5 pour l'Armée de l’air et des Venom « Aquilon » pour<br />
l'Aéronavale, au total quelque 353 appareils.<br />
- Les carences des entreprises nationalisées avaient été illustrées par l'échec du<br />
Plan de 1946 dont tous les appareils qui y figuraient, sauf trois, durent être<br />
abandonnés en cours de mise au point. Ces difficultés furent à l'origine du<br />
développement de bureaux d'études privés tels que Dassault, Morane, Fouga,<br />
SIPA, Breguet dont les matériels furent finalement retenus par les utilisateurs.<br />
- En revanche, le choix, par l'Armée de l’air, du Nord 2500 comme avion de<br />
transport moyen fut à l'origine d'une importante série française, puis francoallemande<br />
et 376 Nord 2500 Noratlas furent construits. Ainsi a été créée, à la<br />
Société du Nord, une équipe spécialisée dans le transport aérien militaire. En<br />
1958, elle fit succéder le Transall au Noratlas, puis intégrée dans<br />
l'Aérospatiale, elle contribua au succès de cette entreprise nationalisée dans le<br />
domaine du transport par air.<br />
- De même, l'abandon du SO 4000, projet trop ambitieux pour les moyens de<br />
motorisation alors disponibles, engagea la SNCASO dans l'étude du biréacteur<br />
« Vautour » qui fut un excellent appareil de combat et de bombardement léger.<br />
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