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LES AVIONS MILITAIRES - EuroSAE

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l'inflation s'était fortement accrue, rendant moins pertinents les modèles constitués<br />

par les formules de révision de prix. D'autre part, les qualifications des personnels et<br />

la proportion de personnels non directement productifs évoluaient rapidement, et<br />

l'usage des machines à commande numérique, puis des ordinateurs se développa.<br />

Cela conduisit l'industrie à prendre des marges pour couvrir cette dérive prévisible.<br />

Inversement, les négociateurs de l'État firent valoir que les évolutions précitées de<br />

l'organisation du travail entraînaient des progrès de productivité générale s'ajoutant<br />

aux effets de la courbe de Wright. Il aurait fallu qu'un nouveau Wright refasse des<br />

statistiques en usine.<br />

Dans les cas de grande difficulté, les négociateurs de l'État firent moins appel à<br />

une négociation sur les heures et plus à une négociation sur le coût global de la<br />

main d'œuvre, voire de l'avion complet.<br />

En effet, une certaine linéarité en fonction du temps avait été constatée sur<br />

l'évolution du nombre d'heures nécessaires en moyenne (par kilogramme de<br />

structure, et pour un nombre d'avions donné), pour fabriquer un avion de combat.<br />

En outre, vers la même époque, l'ingénieur en chef Jean Sandeau mettait en<br />

évidence que le « prix au kilo » d'un avion de combat pour une série de cent avions,<br />

évoluait à l’époque à peu près comme la valeur du PIBm lorsque l'on passait d'un<br />

type d'avion au type suivant. Certes, l'outil était imprécis, mais pas beaucoup moins<br />

que celui relatif aux heures de main d'œuvre ou que la manipulation de coefficients<br />

de complexité ; en tous cas il permettait des recoupements.<br />

Pour les autres types de matériels (avions de transport, hélicoptères) les<br />

programmes du passé étaient en nombre insuffisant pour permettre de tirer des lois<br />

valables.<br />

Enfin, l'usage de formules établies par les Américains, destinées à calculer le prix<br />

d'un hélicoptère à partir du poids et des performances, se révéla illusoire : d'une<br />

formule à l'autre on obtenait des ourcentages différant de plusieurs dizaines de<br />

points.<br />

Les contrats à intéressement<br />

Ce type de contrat est censé être approprié au cas où il est particulièrement<br />

difficile de fixer un prix forfaitaire, car il incite lui aussi – quoique dans une moindre<br />

mesure – l'industriel à faire des progrès de productivité. L'ennui est que la fixation du<br />

prix « objectif » (à partir duquel seront évaluées les variations en plus ou en moins<br />

et donc le prix et le bénéfice de l'industriel) pose les mêmes difficultés que la fixation<br />

du prix forfaitaire. En outre, cette méthode aggrave la charge de travail des services<br />

d'enquête de prix et devait donc être réservée aux affaires importantes.<br />

Elle fut peu ou pas employée pour les aéronefs, avec l'exception notable du<br />

Mirage IV. Pour les engins balistiques elle se révéla néfaste pour le missile S3<br />

(formules d'intéressement imprudentes entraînant in fine un bénéfice exagéré pour<br />

l'industriel), mais bonne pour le missile M4. pour lequel des précautions furent<br />

prises ; en particulier, des simulations furent faites pour s'assurer que la formule<br />

choisie pour cet engin ne présentait pas les mêmes risques que celle du S3.<br />

LA JUSTIFICATION DU PRIX PAR LE SERVICE RENDU<br />

Une compagnie aérienne justifie le prix d'achat d'un avion par le retour sur<br />

investissement qu'elle en espère. Une telle méthode n'est que de façon rarissime<br />

applicable dans le cas des matériels militaires. Néanmoins elle contribua à<br />

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