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Une histoire d'amour ordinaire / Fragments biographiques Léandre ...

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couleurs qui par courent toute une gamme du rose-pourpre au brun-ocre,<br />

jusqu’à la fine ligne sombre, bien nette et légèrement saillante comme un<br />

cordeau, qui marque la limite de la circon cision ; comme il est différent<br />

du mien, tout en étant identique ! L’admirer sous tous les angles, sous<br />

toutes les coutures, et l’embrasser goulûment, le tenir fermement en lui<br />

don nant des coups de langue, timidement au début, frénétiquement<br />

ensuite, enfin le mettre en bouche, l’enfourner jusqu’à la garde — il a juste<br />

la dimension qui convient, la nature a bien fait les choses — ; je sens sa<br />

tête frotter contre mon palais tandis que mes lèvres tou chent — étrange<br />

baiser — les deux mignonnes petites boules cotonneuses qui le gar nissent<br />

à la base ; Amine, d’un mouvement des reins, entre et sort de ma bouche,<br />

je place mes mains sous ses fesses pour l’encourager, il est aux anges et<br />

moi aussi, nous sommes deux anges, je t’aime mon Ange ; quand il sent<br />

approcher la fin, Amine pousse de toutes ses forces — disons de celles qui<br />

lui restent — sur ma nuque pour entrer plus à fond en moi. Tu es en moi,<br />

Amine ; je ne perds pas une goutte de ta précieuse substance — peu<br />

abondante pourtant — je veux l’incorporer pour toujours à la mienne, j’ai<br />

bu ton calice, ton Graal, Amine, désormais il y a un peu de toi qui est en<br />

moi et qui y restera jusqu’à la fin des Temps, jusqu’à la Résurrection des<br />

morts, nous ressusciterons un peu confondus l’un à l’autre, et cette pensée<br />

m’attendrit, me ravit, me transporte ! Car je t’aime, je ne voudrais faire<br />

qu’un avec toi tout en gardant mon individualité distincte de la tienne,<br />

car je veux en même temps pouvoir éprouver cette union…<br />

Il y eut surtout la première fois où nous avons vraiment « fait<br />

l’amour », ou ce qui y ressemble le plus, eu égard à ce que tu es et à ce que<br />

je suis ; ah ! celle-là, je m’en souviendrai ; oui, jusqu’à la Résurrection des<br />

morts, s’il plaît à Dieu. Si je ne connais plus jamais l’amour d’un garçon<br />

d’ici là — mais à Dieu ne plaise, je ne veux pas y penser ! — elle me servira<br />

de viatique.<br />

Après les habituels préliminaires, je te prends par la taille pour t’attirer<br />

contre moi, et nous nous enlaçons mutuellement en roulant sur le lit ;<br />

alors, je commence à défaire ton pantalon — encore ce fameux bouton !<br />

— et à te caresser l’entrejambe. Ma pensée est de te rendre heureux ainsi,<br />

je pense plus à ta satisfaction qu’à la mienne, mais tu m’arrêtes en me<br />

disant : « Toi aussi ! — Moi aussi quoi ? dis-je. — Déshabille-toi. » C’est la<br />

deuxième fois que tu m’intimes l’ordre de me mettre à nu, et j’obtempère,<br />

à la fois dubitatif, com prenant mal le mécanisme de ton désir pour moi,<br />

qui n’ai jamais su aimer mon corps d’adulte — du moins avant de t’avoir<br />

connu — et flatté que tu me demandes ce que je n’aurais jamais osé te<br />

proposer. Je retire donc mon pantalon et mon caleçon, nous sommes<br />

64 L’ É L U N O 3

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