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henri charlier peintre et sculpteur (1883 – 1975) - Vies et oeuvres d ...

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L’amitié d’Henri Charlier avec Dom Bellot dura jusqu’à la mort de celui-ci en 1944, <strong>et</strong> fut le lieu<br />

d’une intense collaboration entre les deux artistes. Dom Bellot obtint pour Charlier plusieurs<br />

commandes de sculptures dans les chantiers dont il assurait l'architecture, <strong>et</strong> vice versa : il fut demandé<br />

comme architecte sur plusieurs chantiers après recommandation de Charlier qui de son côté en assurait<br />

la partie statuaire. L'abbaye de Wisques (France), l'Oratoire Saint-Joseph de Montréal (Canada), les<br />

abbayes de Saint-Benoît du Lac (Canada) <strong>et</strong> d’Oosterhout (Hollande), le monastère des bénédictines de<br />

Vanves, celui de Wépion-sur-Meuse (Belgique), les églises de Noordhœck <strong>et</strong> de Besoyen (Hollande),<br />

d’Audincourt, <strong>et</strong> de Notre-Dame des Trévois à Troyes, firent appel à Dom Bellot pour l'architecture <strong>et</strong> à<br />

Henri Charlier pour des sculptures destinées à la décoration ou au culte. De même l’église Saint-Joseph<br />

des Fins à Annecy, autre chantier commun avec Dom Bellot, pour laquelle Charlier exécuta les<br />

maqu<strong>et</strong>tes (dessins <strong>et</strong> couleurs) de tous les vitraux, sur le thème des Béatitudes. Charlier sculpta aussi<br />

pour l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes, berceau de la vie monastique de Dom Bellot, la Vierge à<br />

l’Enfant qui se trouve dans le cloître des moines, ainsi que le Gisant de Dom Guéranger, qui recouvre la<br />

tombe du Père Abbé fondateur de la congrégation, dans la crypte de l’église abbatiale.<br />

Le lien avec Dom Bellot fut enfin l’occasion pour Henri Charlier d’entrer en contact avec l’atelier<br />

d’art sacré de Solesmes, qui était dirigé dans les années 1920 par Dom Henri de Laborde. Les liens entre<br />

Charlier <strong>et</strong> Solesmes furent à la fois d’amitié bénédictine <strong>et</strong> artistiques, car les Pères de l’atelier d’art<br />

sacré tenaient Charlier en haute estime <strong>et</strong> le consultaient volontiers sur des questions d’art. On pourra<br />

juger de la qualité de ces relations par la l<strong>et</strong>tre suivante de Charlier à l’un des successeurs du Père de<br />

Laborde à l’atelier d’art, Dom Le Méhauté. En quelques lignes lumineuses, Henri Charlier condense<br />

toute sa pensée sur l’art du trait, longuement développée dans ses ouvrages sur l’esthétique :<br />

« (…) Quant aux dessins, je ne me souviens plus de ce que je vous ai envoyé : ma mémoire est<br />

maintenant très infidèle (Charlier avait alors 91 ans). Mais vous pouvez les garder. Ils pourront servir<br />

d’enseignement aux jeunes jusqu’à un certain point.<br />

« L’exactitude n’est rien dans le dessin, il suffit de la vraisemblance. La qualité du dessin vient de sa<br />

spontanéité. Parce que, pour qu’il donne une qualité dans le mouvement (de la figure représentée), il<br />

faut qu’il y ait eu un mouvement fait par l’artiste, soit en présence du modèle, soit pour rendre l’idée<br />

plastique qu’il a dans la tête. Le dessin aura la qualité du mouvement fait par l’artiste, qualité qui<br />

dépendra de l’acuité de son intelligence à observer ou à inventer, <strong>et</strong> de son entraînement. C’est<br />

pourquoi tous les dessins que vous avez sont tous faits sans un coup de gomme. Les très bons sont un<br />

cadeau de Dieu.<br />

« Bien entendu, il faut aussi, c’est indispensable pour un <strong>sculpteur</strong> pratiquant la taille directe,<br />

étudier autre chose que le trait, c’est-à-dire l’emmanchement de tous les plans les uns dans les autres.<br />

C’est le système des hachures, tel que Michel-Ange le montre dans ses dessins pour la sculpture. Il se<br />

distinguent aisément de ceux qu’il a fait pour peindre. Là les valeurs remplacent les hachures. » C<strong>et</strong>te<br />

l<strong>et</strong>tre date de <strong>1975</strong> : cinquante ans durant il y eut ainsi des échanges entre Charlier <strong>et</strong> l’abbaye Saint-<br />

Pierre de Solesmes.<br />

C’est en 1921, lors d’un séjour au village de Commensacq dans les Landes, où Henri Charlier était<br />

allé sculpter le monument aux morts, qu’eut lieu sa première rencontre avec Claude Duboscq. Dans la<br />

conférence de la rue des Renaudes pour le trentième anniversaire de la mort de Duboscq, Henri raconte<br />

les circonstances de c<strong>et</strong>te rencontre avec le jeune musicien, <strong>et</strong> son récit ouvre une fenêtre sur sa propre<br />

vie de <strong>sculpteur</strong> à c<strong>et</strong>te époque : « La fille du maire d’une commune des Landes était soucieuse d’un<br />

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