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henri charlier peintre et sculpteur (1883 – 1975) - Vies et oeuvres d ...

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Naissance de la vocation artistique<br />

Henri Charlier <strong>peintre</strong> à Paris<br />

(1901 <strong>–</strong> 1919)<br />

L’éclosion de la vocation artistique d’Henri Charlier <strong>et</strong> sa conversion au catholicisme se firent donc<br />

à contre-courant des idées matérialistes <strong>et</strong> anticléricales de toute sa famille. Ces deux événements, bien<br />

que relevant de deux ordres distincts, puisque les arts usent de techniques naturelles tandis que la foi est<br />

surnaturelle, demeurent intimement liés dans l’évolution personnelle du jeune homme. Il n’y a rien<br />

d’étonnant à cela, car il n’existe qu’une seule fin pour l’homme, qu’il soit artiste, laboureur ou<br />

fonctionnaire, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te fin est Dieu, quel que soit le nom qu’on lui donne : Être Suprême, Beauté<br />

Suressentielle, ou Cause des causes. Dès ses jeunes années, sans avoir encore conscience de c<strong>et</strong>te<br />

finalité surnaturelle car il n’avait pas la foi, Henri Charlier entrevit rapidement les lacunes importantes<br />

contenues dans l’éducation paternelle <strong>et</strong> dans l’enseignement qu’il recevait au lycée. Ses réflexions<br />

d’adolescent partaient précisément de l’observation des œuvres d’art qu’il lui était donné d’admirer dans<br />

Paris. Lui-même s’en est expliqué : « L’aîné (des deux fils Charlier) avait bien entendu suivi d’abord les<br />

opinions du père, dans lesquelles il avait été élevé depuis l’enfance, mais dès ses 15 ou 16 ans, il<br />

combattait l’athéisme car il lui semblait voir trop d’inconnu dans le savoir humain <strong>et</strong> il doutait déjà de la<br />

science qu’on lui enseignait, non comme science possible, mais comme vraie connaissance. La francmaçonnerie,<br />

dont il voyait clairement l’influence dans l’action de son père, lui déplaisait fort par son<br />

esprit étroit <strong>et</strong> sectaire <strong>et</strong> l’injustice qui s’ensuivait. On enseignait encore à c<strong>et</strong>te époque au lycée les<br />

ténèbres du Moyen Âge. Il n’y pouvait croire rien qu’en entrant par curiosité à Saint-Germain-des-Prés<br />

ou à Notre-Dame. Puis la question de sa vocation artistique, combattue en famille, devint pour lui la<br />

première. » (Le secr<strong>et</strong> d’une vie) Dans son livre Culture, école métier, il fait état des mêmes réflexions,<br />

mais avec plus de mordant : « J’ai gardé un souvenir reconnaissant de tous mes maîtres du lycée. Je dis<br />

bien : de tous. Tous m’ont appris quelque chose, tous avaient envie de nous apprendre à penser. Je ne dis<br />

pas que, même en ce temps, je pensais comme eux. Lorsqu’après une leçon sur c<strong>et</strong>te triste époque du<br />

Moyen Âge <strong>et</strong> sur son ignorance générale, je passais devant Notre-Dame, je riais en dedans <strong>et</strong> me disais<br />

en pensant à mon “prof” : Fais-en autant. »<br />

Mais la sagacité naturelle du jeune Charlier ne s’exerçait pas seulement à jauger l’enseignement de<br />

l’histoire distribué au lycée. L’écolier de Janson acquit aussi un jugement philosophique d’une maturité<br />

dépassant de beaucoup celle qu’on eût attendu d’un adolescent de son âge, qui lui perm<strong>et</strong>tait de marcher<br />

à pas sûrs vers la vérité. Étant de naturel sociable, durant son année de baccalauréat il entr<strong>et</strong>enait des<br />

rapports cordiaux avec son professeur de philosophie, un vieux monsieur dénommé Dauriac. Celui-ci<br />

devait être un homme aimable <strong>et</strong> compréhensif, car il accepta qu’Henri dessine son portrait : sur le<br />

dessin du jeune homme, les traits du professeur sont ceux de quelqu’un de très doux, bon <strong>et</strong> souriant.<br />

Parfois il arrivait même au vieil homme <strong>et</strong> à son jeune élève de faire ensemble une partie du traj<strong>et</strong> à la<br />

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