25.06.2013 Views

henri charlier peintre et sculpteur (1883 – 1975) - Vies et oeuvres d ...

henri charlier peintre et sculpteur (1883 – 1975) - Vies et oeuvres d ...

henri charlier peintre et sculpteur (1883 – 1975) - Vies et oeuvres d ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

lucidité intellectuelle jusqu’au dernier jour, laissant à son éditeur le soin de publier un album de ses<br />

œuvres qu’il avait mis en train, ayant lui-même choisi les planches <strong>et</strong> écrit le texte.<br />

Le 8 décembre <strong>1975</strong>, il fut pris d’angine de poitrine <strong>et</strong> comprit que sa mort était proche. Ses<br />

dernières l<strong>et</strong>tres montrent qu’il s’y prépara avec la simplicité <strong>et</strong> la gai<strong>et</strong>é qui lui étaient coutumières. Le<br />

15 décembre, il écrivit à sa nièce Anne-Marie : « […] Je ne suis pas très bien portant en ce moment. Les<br />

premiers grands froids m’ont fait dégringoler dans l’échelle des hommes. Je n’ai plus aucune envie de<br />

faire quelque chose <strong>et</strong> surtout je me vois à peu près dans l’incapacité de faire ce que j’avais à faire. C’est<br />

un avertissement du bon Dieu à reconnaître que mon œuvre est faite <strong>et</strong> à penser qu’il me faut le<br />

r<strong>et</strong>rouver bientôt dignement. Nous avons notre nouveau curé. Il n’y a rien à lui reprocher<br />

personnellement. Il essaye de s’adapter, de ne pas froisser mais il a des consignes contre le latin <strong>et</strong> le<br />

grégorien… <strong>et</strong> d’autres choses qu’il ne dit pas (pour le catéchisme <strong>et</strong> [la] formation des jeunes). En<br />

somme, nous sommes dans l’attente. » Le 22 décembre, parlant de son angine de poitrine, il écrivait à sa<br />

nièce Marguerite : « C’est de cela que Papa est mort (à 68 ans). Cela ira-t-il vite ou lentement ? À la<br />

grâce de Dieu. Je suis d’accord avec lui malgré ma pauvre fidélité. (…) Z’enfants, encore un vieux qui a<br />

l’air de se préparer à vous quitter. » Enfin deux jours plus tard, le jour même de sa mort, dans une l<strong>et</strong>tre<br />

de vœux adressée à l’abbaye de Solesmes il disait au Père Le Corre : « Je viens d’être moi aussi averti<br />

par le Seigneur d’avoir à songer plus précisément à mon passage de ce monde en celui de la Gloire. (…)<br />

J’ai reçu ce matin le sacrement des malades (nouveau rite) <strong>et</strong> la communion. Quoi vous dire ? sinon que<br />

le Christ est toujours vainqueur. » Henri Charlier est mort quelques heures après avoir écrit ces lignes, le<br />

24 décembre <strong>1975</strong> aux premières vêpres de Noël. Ses dernières paroles furent pour répondre aux prières<br />

des agonisants <strong>et</strong> demander qu’on lui chante l’Ubi caritas <strong>et</strong> amor comme lui-même l’avait chanté à sa<br />

femme.<br />

Frère Henri Charlier est enterré dans son habit d’oblat olivétain au cim<strong>et</strong>ière du Mesnil-Saint-Loup,<br />

sous la stèle sculptée par lui-même : une statue de Notre-Dame de la Sainte-Espérance qui tourne ses<br />

regards vers le ciel en relevant le voile qui couvre sa tête, image de l’Espérance du Ciel qui détache<br />

notre cœur des choses de la terre pour les tourner vers les réalités d’En Haut. C’est le testament d’Henri<br />

Charlier, <strong>et</strong> la leçon qu’il nous invite à vivre comme lui-même l’a vécue.<br />

59

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!