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henri charlier peintre et sculpteur (1883 – 1975) - Vies et oeuvres d ...

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eau talent au service de la foi. Il est on ne peut mieux qualifié pour entr<strong>et</strong>enir ses auditeurs québécois<br />

— qui seront les premiers à l’entendre en Amérique du Nord — de “La merveille de grâce <strong>et</strong> de<br />

beauté” qu’est l’Art chrétien appliqué aux besoins de la liturgie. (…)<br />

« M. Henri Charlier dira à ses auditeurs, le 8 juin, comment l’artiste catholique doit “parler de<br />

l’esprit aux esprits” chrétiens. Artiste compl<strong>et</strong>, il s’occupe avec compétence de peinture, de vitrail, de<br />

musique, de broderie ; mais c’est surtout comme statuaire qu’il est connu en Europe. Il n’eut de goût<br />

pour la sculpture, où il excelle, que du jour où il vit qu’elle pouvait se faire en taille directe. Après avoir<br />

enseigné dans les Écoles de la Ville de Paris, il s’y essaya vers 1913 <strong>et</strong> les succès qu’il y remporte<br />

aujourd’hui en font un héritier des plus grands artistes du Moyen Âge.<br />

« Les œuvres de M. Charlier marquent une double évolution. L’une vient de sa technique qui a<br />

délaissé le modelage pour s’attaquer directement à la pierre, r<strong>et</strong>ournant ainsi à la tradition sculpturale<br />

des Égyptiens, des Chinois, des Grecs jusqu’à Phidias, des artistes des XII e <strong>et</strong> XIII e siècles. Il a mis dix<br />

ans à maîtriser une technique qui était complètement perdue <strong>et</strong> qu’il a recréée. Les timidités d’exécution<br />

de ses premières œuvres viennent précisément de l’impossibilité des grandes r<strong>et</strong>ouches dans la sculpture<br />

exécutée par taille directe. Même chose dans l’art de la fresque que M. Charlier pratique avec succès <strong>et</strong><br />

qui de tous les genres de peinture est le plus difficile. Les statues du grand artiste du Mesnil-Saint-Loup<br />

ont une puissance d’expression extraordinaire. Elles atteignent au sublime par leur inspiration<br />

profondément religieuse. M. Charlier a remonté p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it le courant du naturalisme dans l’art. Son<br />

œuvre constitue, dans l’ensemble, l’essai le plus significatif pour rem<strong>et</strong>tre l’art chrétien dans une voie<br />

toute neuve, émondant l’art moderne à la lumière du passé afin de l’enrichir de la sève chrétienne. »<br />

Ces lignes donnent bien le ton des préparatifs mis en œuvre pour c<strong>et</strong>te conférence. Et les<br />

organisateurs obtinrent gain de cause, car la veille de la soirée un dernier article de journal qui présentait<br />

encore le suj<strong>et</strong> choisi par Charlier, “Une merveille de grâce <strong>et</strong> de beauté”, s’achevait ainsi : « Tel est le<br />

thème que traitera M. Charlier mardi soir, le 8 juin, devant l’auditoire d’élite que nous invitons à aller<br />

applaudir l’un des grands rénovateurs de l’art chrétien en France. (…) Les cartes d’admission à la<br />

conférence de M. Charlier s’enlèvent rapidement. Elles sont en vente, aux prix de 50 <strong>et</strong> de 35 sous, à la<br />

librairie J.-P. Garneau, rues Buade <strong>et</strong> de la Couronne. » Le lendemain de la conférence, Le Soleil du 9<br />

juin fit un compte rendu élogieux de la soirée. On y apprend que Charlier eut un auditoire nombreux, où<br />

figuraient beaucoup de personnalités ecclésiastiques : des délégués venus de tous les points de la<br />

province, la quasi totalité des membres du comité diocésain d’Action liturgique, ceux des commissions<br />

diocésaines des cérémonies liturgiques, de la musique <strong>et</strong> des arts sacrés. En gros titre, c<strong>et</strong> article<br />

résumait ainsi le propos de Charlier : « “Une merveille de grâce <strong>et</strong> de beauté” : c’est Mesnil-Saint-<br />

Loup, paroisse modèle de France, déclare M. Henri Charlier dans une magistrale conférence hier soir. »<br />

Charlier avait choisi de parler d'abord, non des arts plastiques, mais de la vie paroissiale <strong>et</strong> des mœurs<br />

chrétiennes au Mesnil-Saint-Loup, comme modèle d’action liturgique. La vraie Beauté, expliquait-il,<br />

réside dans une vie spirituelle fervente, c<strong>et</strong>te vie que les paroissiens du Mesnil puisaient à la source vive<br />

de la liturgie de l’Église. Bien sûr, il ne manqua pas de souligner ensuite le rôle de l’art : « Pourquoi la<br />

Révolution Française a-t-elle éclaté ? Mais parce que l’élite française à c<strong>et</strong>te époque avait une<br />

imagination païenne <strong>et</strong> pas assez nourrie de vie liturgique. Si aujourd’hui beaucoup de gens vont au<br />

cinéma, font cas d’une beauté frelatée, c’est pour la même raison. Le catholique devrait trouver la vraie<br />

Beauté, la vraie joie dans la vie liturgique, dans les cérémonies religieuses <strong>et</strong> c’est là le but de l’art<br />

chrétien : former des imaginations chrétiennes… »<br />

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