De l'éphémère au permanent - EPFL
De l'éphémère au permanent - EPFL
De l'éphémère au permanent - EPFL
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
34<br />
les methodes de reconstruction<br />
Selon Ian Davis, il est important de comprendre la culture locale ainsi que<br />
sa relation avec la forme construite qui l’entoure. Comprendre le vernaculaire,<br />
nous permettra de mieux comprendre les besoins existants et de<br />
mieux s’adapter <strong>au</strong> lieu. Le vernaculaire doit être une source d’inspiration<br />
pour le processus de reconstruction. Souvent les techniques constructives<br />
parasismiques sont amenées par les ONG, mais ces méthodes sont<br />
très difficiles à reproduire dans le pays. Dans ce cas, le vernaculaire peut<br />
nous être utile. Il nous f<strong>au</strong>dra trouver un compromis entre le vernaculaire et<br />
les constructions contemporaines. Julien Grisel note d’ailleurs.<br />
«En se plaçant en rupture complète avec le modèle de l’ancienne<br />
ville, on a sans doute permis l’émergence d’un modèle basé sur des<br />
contraintes nouvelles liées à une société nouvelle, mais on a perdu<br />
également des éléments qui faisaient la force de la collectivité,<br />
dans sa manière de vivre ensemble et de construire le territoire.»<br />
(J.Grisel 2010)<br />
Une <strong>au</strong>tre question est celle d’une maison inadéquate <strong>au</strong>x normes sismiques,<br />
qui va prendre en charge l’adaptation de l’habitat? Comment changer<br />
la méthode de construction, faire que celle-ci devienne partie intégrante<br />
des mœurs et ne reste pas un cas isolé et étrange qui n’appartient pas à la<br />
société qui l’habite? Il f<strong>au</strong>t trouver un compromis entre l’habitant et sa sécurité,<br />
puis déterminer les connaissances et outils qu’il maitrise, pour créer<br />
un dialogue constructif. C’est un point qui sera abordé plus précisément<br />
lors du développement sur la participation et la relation entre le «bottom up»<br />
et le «top down».<br />
Selon Ian Davis il existe trois types de reconstructions :<br />
1. Celle qui décide d’ignorer complètement l’aspect culturel et ne s’intéresse<br />
pas <strong>au</strong> vernaculaire, et apporte une solution étrangère à ce qui<br />
existe habituellement et espère changer les mœurs.<br />
2. Celle qui essaie de trouver une solution universelle et qui met également<br />
de côté l’aspect culturel et pense que la manière de vivre de<br />
l’individu est plus ou moins identique dans le monde entier.<br />
3. Celle qui a tenu compte de toutes les contraintes culturelles et essaie<br />
de modifier la technique constructive des maisons pour les rendre plus<br />
sûres.<br />
Les éléments reconstruits ou même la fortification des maisons non détruites<br />
est un thème très important dans une situation post-désastre. Souvent<br />
les gens reconstruisent de la même manière, même si ils ont eu la preuve<br />
que cette solution est inadéquate. Un travail important de prévention et<br />
de formation est à faire pour prévenir les incidents futurs. (Entretien, DDC,<br />
Marie Schärlig, 2011)<br />
Actuellement, la situation a changé. Les différents organismes essayent de<br />
mieux prendre en compte les besoins de fortification des habitations, mais<br />
cela ne se fait pas partout ni spontanément.<br />
Les ONG se heurtent également à des facteurs externes lors de la prévention<br />
et de la formation de la population pour une construction plus sûre. Ils<br />
retrouvent des obstacles culturels et économiques qui viennent entraver la<br />
sensibilisation à la prévention, car dans la majorité des cas le groupe social<br />
concerné est passablement p<strong>au</strong>vre et la reconstruction d’une maison plus<br />
sûre coûte plus cher, il est donc difficile de les en persuader. Cette situation<br />
pousse les personnes à rester sur place et empêche de reconstruire dans<br />
une zone plus sûre.<br />
35<br />
Les différentes phases de relogement après une catastrophe naturelle