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De l'éphémère au permanent - EPFL

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between one family and another, and the least sound can be heard<br />

in the adjoining living unit. […] Under these conditions there is no<br />

possibility, not even even structurally, to concentrate, to escape,<br />

simply to be alone.»<br />

(L. Baldassaro, 1975)<br />

Les camps ont une durée de vie parfois très longue et créent une nouvelle<br />

dynamique dans la société. La taille des camps varie, dans certain cas<br />

nous retrouvons une « ville dans la ville », c’est une nouvelle ville avec une<br />

nouvelle dynamique, de nouvelles méthodes de logements et de nouve<strong>au</strong>x<br />

repères. <strong>De</strong>s commerces et <strong>au</strong>tres activités peuvent naître <strong>au</strong>x coeur des<br />

camps. La vie dans les camps est rhytmée par les distributions des ONG<br />

ou recensement. Hors de ces périodes, le camp vit <strong>au</strong> rhytme des pendulaires,<br />

les résidents quittent le camp le matin pour aller travailler et rentrent<br />

le soir pour aller dormir. (entretien, chez OIM, M. Bordier, 2011)<br />

La relation entre les camps et la ville est importante, des échanges se font<br />

régulièrement entre ceux-ci que ce soit <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> du travail ou alors des rapports<br />

soci<strong>au</strong>x, c’est pour cela que l’emplacement des camps par rapport à<br />

la ville est un point crucial (M. K. Doraï,2008). Il existe be<strong>au</strong>coup de camps<br />

ou même de reconstructions durables qui ont été construits trop à l’extérieur<br />

de la ville et qui sont inhabités actuellement.(S. <strong>De</strong>prez et al., 2010).<br />

Les camps ne sont normalement pas faits pour durer, l’un des problèmes<br />

lors du « durcissement » des logements à l’intérieur d’un camp est la transformation<br />

de celui-ci en bidonville. Après un certain temps la population du<br />

camp ne diminue plus car les personnes relogées ont été remplacées par<br />

d’<strong>au</strong>tres qui avant la catastrophe ne disposaient pas de logement convenable.<br />

Les camps servent parfois de second refuge pour les migrants. (entretien<br />

chez OIM, P. Van <strong>De</strong>r Auweraert, 2011), ils sont également des lieux<br />

vulnérables, ils ne sont pas ég<strong>au</strong>x à la ville, des asymétries se développent<br />

et ne permettent pas une acceptation de ce tissu urbain <strong>au</strong> sein de la ville.<br />

<strong>De</strong>s limites immatérielles subsistent et les droits des personnes touchées<br />

ne sont pas les mêmes que celles épargnées, ceci se remarque essentiellement<br />

dans le cas de camps établis dans d’<strong>au</strong>tres pays, où les réfugiés n’ont<br />

pas les même droits que les citoyens du pays. (M. K. Doraï, 2008)<br />

Les camps nous aident à mieux comprendre les besoins des victimes, ainsi<br />

que leur développement et leur impact social. La structure du camp est intéressante<br />

de part son nive<strong>au</strong> informel, elle nous permet de mieux assimiler<br />

l’implication de la population dans la reconstruction ainsi que leurs astuces<br />

pour améliorer leur habitat.<br />

Le camp comporte trois notions importantes : <strong>au</strong>tonomie, contrôle et nécessité.<br />

Un camp est sensé être éphémère, si celui-ci perdure, quelles sont les<br />

conséquences sur le développement social et de l’habitat? Si des méthodes<br />

dites de “camping“ deviennent des éléments du quotidien, quelles<br />

sont leurs répercutions sur l’espace environnant, privé ou public?<br />

La notion du temps est élémentaire, en effet le camp se situe entre l’éphémère<br />

et la permanence, il est impossible de déterminer avec exactitude sa<br />

durée. Les éléments qui constituent le camp influencent la notion de temporalité,<br />

les accès <strong>au</strong>x besoins vit<strong>au</strong>x, les échanges soci<strong>au</strong>x et la connexion<br />

du camp à son environnement extérieur. Il existe passablement de « va et<br />

vient» entre les camps, le nive<strong>au</strong> de sécurité n’est pas le même, ces différents<br />

facteurs interviennent dans la longévité du camp. (entretien, chez<br />

l’OIM, M. Bordier, 2011)<br />

«Camps are not intended to be sustainable settlements, but every<br />

effort should be made to create and support livelihood opportunities<br />

for displaced populations, to empower them by increasing their<br />

self-sufficiency, and to reduce demands upon the aid community.»<br />

(C.Hailey, 2009)<br />

La plupart des camps sont construits pendant les jours qui suivent la catastrophe,<br />

et ont un fort t<strong>au</strong>x d’occupation, puis la population <strong>au</strong> sein du camp<br />

diminue progressivement. La majorité des camps, sont des camps spontanés.<br />

Ce qui nous intéresse c’est les différences entre les camps planifiés<br />

organisés par des ONG et les camps spontanés formés par la population<br />

affectée.<br />

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La problématique des camps

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