86 Cette image illustre les milliards d’interactions sociales quotidiennes. «La performance voire la durabilité s’obtiennent plutôt par la variété, la flexibilité, la réactivité.» (F.Ascher, 2010) 87 Planifié vs. non planifié
88 les bidonvilles Lizzaralde propose une approche qui se base sur des formes d’habitats <strong>au</strong>togérés et constate qu’ils ont des contraintes matérielles, financières et temporelles proche de la reconstruction après un désastre. L’analyse des habitats spontanés montre <strong>au</strong>ssi un phénomène de durcissement de certaines habitations. A la base temporaires, elles évoluent pour devenir des logements <strong>permanent</strong>s. Les conclusions de cette étude sur les différences entre design informel et solutions standardisées sont les suivantes: Il y a un usage flexible des espaces clos et ouverts. Toutes les activités sociales se déroulent en général dans des espaces semi-fermés, à l’extérieur de la maison, ceci surtout dans les pays ch<strong>au</strong>ds. Ainsi les activités, telles que la lessive, les repas, le jeux avec les enfants, se déroulent dans un espace semi cloisonné. Le déplacement de ces activités dans des espaces extérieurs ou semi extérieurs permet de réduire le coût de construction. Dans la solution planifiée, il y a soit un extérieur, soit un intérieur, mais rarement un entre-deux. Dans le secteur informel, les habitants conçoient leur habitat de manière dynamique en y intégrant la possibilité d’évolution selon leurs besoins et leurs moyens. Contrairement <strong>au</strong>x solutions proposées dans le secteur formel, les types d’habitats ne se limitent pas à un seul étage. Selon les moyens des familles, les habitations peuvent s’agrandir, soit de manière horizontale ou verticale. En effet dans certains cas, comme <strong>au</strong> Vietnam, un surdimensionnement des murs porteurs permet une possibilité d’agrandissement futur. (R.Metzger, 2000) Les solutions habituelles pour des raisons économiques et de simplicité de construction, se limitent souvent à un seul étage. Il y a un soin particulier apporté <strong>au</strong>x espaces intérieurs. Ces derniers sont équipés du confort moderne, Tv, DVD, ordinateurs, et... Les espaces ont une grande flexibilité et pièce peut avoir plusieurs fonctions <strong>au</strong> cours de la journée. Dans le design occidental, il y a par contre plus souvent une subdivision claire des espaces pour une activité spécifique. Il est difficile de distinguer la construction originelle des parties qui ont été ajoutées. Les matéri<strong>au</strong>x utilisés rendent cette distinction difficile. Ce type de construction utilise le même type de matéri<strong>au</strong>x, en général des matéri<strong>au</strong>x légers ou recyclés dont la mise en œuvre permet une grande flexibilité. Il y a également une ambiguité entre ce qui est temporaire et <strong>permanent</strong>. Dans le processus informel, nous notons une solidification des habitations temporaires. Il n’ existe pas de réelle temporalité, car c’est une évolution de l’espace bâti, selon les besoins et moyens des habitants. C’est un processus progressif avec une première construction très rapide, puis une évolution sans fin distincte. La variabilité des unités d’habitation est grande, les façades ne sont pas uniformes, contrairement à ce que nous imaginons, une attention élevée est apportée à l’esthétique des façades des logements informels avec une grande variété de couleurs, de matières et de textures. Le manque de moyens ne rime pas forcément avec une limitation de l’esthétique des logements. Nous notons le contraire dans les solutions adoptées par l’approche formelle, les maisons préfabriquées ont une uniformté de la façade. La préfabrication offre le même module à chacun avec peu de possibilités de personnalisation et présuppose que les besoins sont les mêmes pour tous. Comme nous l’avons vu précédemment, les espaces intérieurs sont conçus avec une flexibilité pour accueillir plusieurs types d’activité. Ainsi, il n’est pas rare que le programme soit mixte, nous observons alors une transformation de certains espaces domestiques en espaces commerci<strong>au</strong>x la journée. C’est souvent le choix des femmes qui veulent travailler et en même temps s’occuper de leurs enfants. La multiplicité du programme est négligée dans les reconstructions où les associations préfèrent définir clairement les programmes commerci<strong>au</strong>x et résidentiels. Nous retrouvons une diversité dans les espaces publics, c’est important pour les interactions sociales. Ces espaces se forment vers des points d’intérêts, tels que des arbres qui offrent de l’ombre ou des châte<strong>au</strong>x d’e<strong>au</strong>x. L’utilisation des produits et du savoir faire local est en effet essentiel dans le processus de reconstruction. Cependant la préfabrication de petits éléments légers (à la différence de la préfabrication d’éléments lourds dans les années 80) peut s’avérer économiquement viable et peut aider considérablement la reconstruction. 89 Planifié vs. non planifié