De l'éphémère au permanent - EPFL
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l’urbanisme informel de<br />
port-<strong>au</strong>-prince<br />
A partir des années 80, l’accroissement de la population a provoqué un<br />
tournant dans l’urbanisation de Port-<strong>au</strong>-Prince. Le développement de la<br />
ville se fait selon deux directions, d’une part un urbanisme contrôlé avec<br />
un accès <strong>au</strong>x infrastructures et de l’<strong>au</strong>tre, une urbanisation chaotique (cf.<br />
figure 19). Nous observons alors le début de la « bidonvilisation » de Port<strong>au</strong>-Prince.<br />
Les logements informels sont souvent situés <strong>au</strong>x abords de la ville. Ils vont<br />
s’installer sur des terrains non constructibles, ou à risque. Ce phénomène<br />
est renforcé par une législation floue: il n’y a pas de cadastre à Haïti, de<br />
zonage, de directives ou restrictions dans l’utilisation du sol. Ceci permet à<br />
la population de construire ou bon lui semble. La conséquence de ce développement<br />
anarchique est la colonisation des zones à risques.<br />
«Port-<strong>au</strong>-Prince is a densely populated city, characterised by what<br />
many Haitians call wild urbanization (urbanization s<strong>au</strong>vage). The<br />
small hills surrounding the city are being covered with dwellings<br />
of different quality, many of them situated precariously on steep<br />
slopes and in danger of being washed away by the next torrent or<br />
hurricane. Other slum dwellers, in the centre of the city, risk flooding<br />
due to their location in the bottom of the basin of Port-<strong>au</strong>-Prince.»<br />
(United Nations Human Settlements Programme. et Forsman, 2010)<br />
La deuxième conséquence de ce type d’implantation est celle de l’inaccessibilité<br />
<strong>au</strong>x services de base (cf. figure 20). Le manque d’infrastructure<br />
touche <strong>au</strong>ssi la gestion des déchets, et l’accessibilité à des toilettes dont<br />
seul la moitié des habitants des bidonvilles ont accès. Les solutions de<br />
fortunes trouvées par les résidents, fosses septiques et <strong>au</strong>tres toilettes<br />
improvisées, ne sont pas reliées <strong>au</strong>x égouts. Les risques de débordement<br />
de ces derniers peuvent provoquer une contamination des e<strong>au</strong>x de la ville.<br />
Il en est de même pour les déchets: il n y a pas de réel traitement des déchets<br />
ou du moins pas adapté à une ville de près de 3 millions d’habitants,<br />
par exemple, le t<strong>au</strong>x de collecte des déchets est de 7 à 40% (République<br />
d’Haïti). Face à ce manque de moyens de l’Etat, les habitants se tournent<br />
vers des solutions informelles qui sont dangereuses pour l’environnement.<br />
L’incinération en plein air des déchets est fréquente et non réglementée.<br />
«In many places in Port-<strong>au</strong>-Prince, basic services (water, sanitation,<br />
roads) are not provided for the population due to difficult access<br />
to the area. In some informal areas the houses are built too close<br />
together for any pipes to be laid, sewers or drainage to be installed<br />
or roads to be built. In other areas the access problem is related to<br />
the hilly topography. Some slums are so prone to flooding that any<br />
infrastructure built would be destroyed by heavy rainfall.»<br />
(United Nations Human Settlements Programme. et Forsman 2010)<br />
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Cas d’étude: Haïti