Centre de Recherche en Archéologie Archéosciences Histoire

Projet 2012 - 2015
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CReAAH - octobre 2010
L’aspect chronologique du sujet sera abordé par les études dendrochronologiques de bois subfossiles tardiglaciaires
menées par V. Bernard et E. Werthe dans le cadre du PICS « Longues séquences dendrochronologiques,
calibration et reconstitutions paléoclimatiques au Tardiglaciaire en Europe médiane et méditerranéenne »
(C. Miramont dir.).
Enfin, le projet post doctoral (bourse de la Fondation Fyssen) de N. Naudinot sur la comparaison des chaînes
opératoires des différents complexes paléoindiens à celle mise en évidence en Europe de l’ouest, contribuera
à comprendre de manière globale les mécanismes complexes d’évolutions des cultures humaines dans des
environnements en mutation. Ces changements constituent-ils des réponses à des modifications des ressources
naturelles ou sont-ils le résultat de dynamiques culturelles indépendantes ?"
Encore peu développées au sein de l’UMR 6566, des recherches sur les RCC (Rapid Climatic Changes) de
l’Holocène et leur impact sur les sociétés vont largement se développer dans le prochain contrat quadriennal.
Elles sont initiées à travers le doctorat de R. David « Réponses environnementales, crises climatiques et
mutations culturelles à trois périodes-clés de l’Holocène dans le nord de la France ». Ce doctorat vise une
modélisation paléoclimatique des données paléobotaniques existantes mais aussi à appréhender la réactivité
et le degré de résilience aux impacts environnementaux des sociétés archéologiques.
Le sujet sera également traité à travers des études dendrochronologiques de bois subfossiles dans le cadre de
la thèse d’E. Werthe « Enregistrements à haute résolution des inondations à partir de longues chronologies du
chêne et impact sur les activités humaines en milieu humide dans le nord-ouest de la France ».
Enfin, la participation de Ch. Leroyer et G. Allenet aux ANR « OBRESOC = Un observatoire rétrospectif
d’une société archéologique: La trajectoire du néolithique Rubané » (Bocquet-Appel dir.) et « MK Project
= Emergence de la complexité sociale : enceintes, ressources et territorialité au Néolithique. Recherches
franco-allemandes sur la culture de Michelsberg » (J.-P. Demoule et F. Lüth dir.) contribuera à alimenter ce
thème de recherche puisque la question de l’impact du climat sur ces sociétés y tient un place considérable..
Axe 2 : Une nature domestiquée ? Chroniques des mutations paysagères
À l’inverse des périodes pendant lesquelles la mesure de l’impact anthropique reste à déterminer (Pleistocène,
Holocène ancien), d’autres émettent d’abondants signaux liés aux premiers défrichements, aux premières
cultures (dès le VIIe millénaire ?), aux premières mises en réseau de parcellaires… Pourtant, ces systèmes
paysagers directement issus d’activités agro-pastorales, mais aussi ces systèmes « naturels » tels que forêts,
landes ou marais sont, dans leur état actuel, le produit complexe hérité non seulement des fonctionnements
des milieux eux-mêmes, mais également de pratiques économiques et sociales.
Aux côtés de l’archéologie préventive et ses grands décapages, de la prospection aérienne, des études de
cadastres et d’archives historiques, les disciplines qui tentent de reconstituer les paysages anciens se sont
largement imposées, et l’intérêt qu’on leur porte a été encore ravivé grâce à l’apport incontestable des
Systèmes d’Information Géographique. Les développements thématiques et méthodologiques opérés au sein de
l’UMR 6566 depuis l’ouverture de ses contours aux historiens et antiquisants seront donc l’occasion d’assurer
le suivi, sur le long terme, de l’évolution conjointe « Ager-Silva-Saltus » -si cette terminologie a un sens pour le
Néolithique et les Âges des Métaux- et de la structuration des paysages hérités, mais aussi transmis : champs,
parcellaires et chemins, réseaux bocagers, mais aussi zones naturelles à faible densité de population (forêts,
friches, landes…) ; les zones humides, pour la qualité des archives qu’elles conservent, continueront de donner
lieu à des éclairages originaux du cadre des relations homme/milieu.
Mais, les forêts, les friches ou les zones humides sont-elles si « marginales » dans une économie majoritairement
rurale, où le bois et ses produits dérivés tiennent une place considérable, où la mise en valeur de terres
impropres aux cultures passe nécessairement par des pratiques agro-pastorales ou agro-forestières dont les
usages n’ont pas été nécessairement perpétués… ? Les forêts actuelles sont, à ce titre, marquées par la
succession de multiples activités humaines au cours du temps : prélèvements de bois, charbonnières, carrières,
habitats, activités industrielles… La mise en valeur agricole est partout présente, du simple pâturage en forêt
jusqu’au défrichement et à la mise en culture. Outre leur intérêt patrimonial, ces anciens usages ont encore
de puissants effets sur la biodiversité végétale et les propriétés des sols. Inversement les forêts anciennes, qui
n’ont jamais été perturbées, prennent pour l’écologiste une valeur singulière.