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n’êtes jamais allée…
Je respire à fond, puis relâche lentement l’air piégé dans mes poumons. Notre petit jeu dans la
limousine me revient soudain en mémoire :
– Oui, Monsieur.
Je l’entends haleter. Je l’ai surpris, et ça me met en joie.
– C’est bien, mon petit… Oh, bon Dieu ! j’ai tellement envie de vous…
C’est réciproque, mais j’esquive, d’une voix tremblante qui me trahit :
– Après la première séance, monsieur Stark.
– Entendu. Demain soir, je vous enverrai une voiture. Je vous préviendrai par texto quand elle partira.
Ce soir, restez chez vous et reposez-vous. Je vous veux en pleine forme. Et allez ouvrir votre porte. Il y a
quelque chose pour vous sur le paillasson.
Hein ? Comment ça ?
– Faites de beaux rêves, mademoiselle Fairchild, ajoute-t-il.
Ça y est, il a raccroché. Je n’ai même pas eu le temps de lui demander de quoi il parlait.
Je sors en vitesse de ma chambre, je passe devant Jamie qui roupille toujours sur le canapé et j’ouvre
la porte. Sur le paillasson, une petite boîte emballée dans du papier d’argent. Je déchire aussitôt le
papier, je soulève le couvercle… La boîte contient un bracelet de cheville magnifique : des diamants, des
émeraudes sertis dans du platine et enfilés sur une chaîne délicate… Le bijou scintille dans ma main,
léger comme une plume.
Sous le bracelet, je trouve une petite carte. « Pour notre semaine. Portez-le. D. S. »
Notre semaine ? Il l’a forcément écrite à l’instant ! Il était là, devant la porte, pendant toute notre
conversation au téléphone !
Un frisson me chatouille la colonne vertébrale. J’ouvre le bracelet et le referme sur ma cheville, puis
je me relève et j’inspecte la rue d’un air méfiant.
J’aperçois une voiture de sport rouge qui doit valoir son pesant de cacahuètes. On ne distingue rien à
travers les vitres teintées, mais je suis certaine que Damien est assis derrière le volant.
Je l’observe, je le défie du regard. Osera-t-il me rejoindre ? Honnêtement, je suis prête à le supplier
de venir. Mais aucune portière ne s’ouvre et la voiture reste immobile.
Le jeu n’a pas encore commencé.
Et puis soudain, j’en ai ras le bol. Je rentre dans l’appart’, referme la porte et m’abandonne contre elle,
excitée et brûlante. Mais je souris, car dehors, dans ce monde, Damien Stark m’attend.