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– Pendant la présentation, vos questions m’ont beaucoup impressionnée.
Je me rappelle qu’il en a posé sur tous les aspects techniques de notre logiciel, certaines impliquant
également de sa part une connaissance approfondie de l’anatomie humaine.
– Qu’avez-vous étudié à la fac ?
– Je ne suis jamais allé à l’université, me dit-il. À l’école non plus, d’ailleurs. À dix ans, on m’a collé
des profs à la maison. Mon coach avait insisté, et mon père a fini par céder.
Il parle d’un ton amer que je ne lui connaissais pas encore. J’aimerais bien en savoir plus, mais il
s’agit visiblement d’un sujet douloureux et je préfère laisser tomber.
– Alors comme ça, vous vous y connaissez en photo ? dis-je pour faire diversion.
Les beaux clichés de l’accueil me reviennent soudain à l’esprit :
– C’est vous qui avez pris celles exposées dans l’entrée de votre bureau ?
– Je n’y connais pas grand-chose, non. Et je ne suis pas l’auteur de ces photos. En fait, je les ai
choisies parce qu’elles symbolisent mes passe-temps préférés. C’est un photographe du coin qui les a
prises. Son studio est à Santa Monica.
À mon grand soulagement, Damien semble avoir retrouvé sa bonne humeur.
– Ce type est extrêmement doué, dis-je. Son utilisation des contrastes et de la perspective est
stupéfiante.
– Tout à fait d’accord. D’ailleurs, ça me flatte beaucoup que vous m’ayez attribué la paternité de ces
photos…
Je me tourne vers lui et le regarde avec attention :
– C’est normal, vous avez tant de talents. Vous êtes très surprenant.
Ce sourire malicieux, c’est du Damien pur jus : une promesse de toutes les surprises à venir… Entre
mes cuisses, mon sexe se contracte comme par réflexe. Je baisse les yeux, un peu gênée :
– Vos passe-temps préférés, vous dites ? L’océan, la montagne, les séquoias, un pneu de bicyclette…
Alors disons la voile, le ski, pour les séquoias je n’en sais rien, et le vélo.
– Pas mal ! L’océan, c’est pour la plongée, et les arbres évoquent la randonnée. Mais vous avez trouvé
le reste. Alors, qu’est-ce que ça vous inspire ?
– Toutes ces activités me plaisent, sauf la plongée, que je ne connais pas. Il faut dire qu’au Texas, ce
n’est pas évident. Le reste, j’adore.
– Il y a d’excellents spots de plongée en Californie, mais les combinaisons, ça me gonfle. Je préfère de
loin les eaux plus chaudes des Caraïbes. Regardez ! me dit-il soudain, un doigt pointé vers le hublot.
Il me faut un petit moment pour comprendre ce qu’il me désigne, puis la lumière se fait dans mon
esprit : Santa Barbara, nous voilà !
– Je vais bientôt devoir entamer la procédure d’atterrissage. Mais avant, ça vous dirait de prendre un
peu les commandes ?
– Hein ?
J’ai failli m’étrangler, et je bafouille :
– J’ai bien entendu, là ?
– C’est très facile, insiste-t-il.
Il relâche sa prise sur le manche et me prend la main, geste qui déclenche en moi un véritable
cataclysme. Pourquoi ai-je des réactions disproportionnées dès que Damien me frôle ? À cet instant, je
rêverais de ne rien ressentir du tout, parce qu’il pose mes deux mains sur les commandes et que je dois
garder cet avion en l’air. J’ai beaucoup de mal à me concentrer ; il est trop près de moi, bon sang…
Et soudain, il me lâche.
– Oh putain… Au secours ! Qu’est-ce que je dois faire ?
– Vous pilotez déjà. L’avion reste stable, vous voyez ? Si vous poussez, nous descendons. Si vous
tirez, nous grimpons. Allez-y, tirez lentement le manche vers vous.