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Je me lève et vais au bord de la terrasse :
– Je vois l’océan, mais pas grand-chose de la plage.
– La vue sera meilleure quand nous nous y promènerons, réplique-t-il.
Je lui montre alors mes escarpins avec leurs talons de cinq centimètres :
– Je crois que je ne porte pas les bonnes chaussures.
Le bracelet de cheville étincelle au soleil, et Stark se baisse pour le toucher. La chaleur de sa peau
irradie au-dessus de la mienne.
– Il est splendide, dis-je.
– Un bel objet pour une belle femme. Les émeraudes sont assorties à vos yeux.
Je souris, charmée :
– Je croule sous les cadeaux, ces derniers temps.
– Tant mieux. Vous les méritez. Et ceci n’est pas un cadeau, me fait-il remarquer en frôlant le bracelet.
C’est un lien… et une promesse.
Il me regarde droit dans les yeux, et je pique un fard aussi sec. Je chuchote :
– Pour rien au monde je ne raterais une balade sur la plage avec vous. J’irai pieds nus, s’il le faut…
Il glousse :
– Oui, vous pourriez. Mais vous avez regardé sous l’appareil ?
– Au fond ?
Je sors la boîte contenant le Leica. Il y a en effet autre chose dans le sac, un paquet emballé dans du
papier de soie bleu. Je regarde Damien sans parvenir à déchiffrer son expression. Lentement, je libère un
objet dur et plat, une paire de tongs.
– Pour la balade sur la plage, me précise-t-il.
– Merci…
– Vos désirs sont des ordres. Si vous avez encore besoin de quoi que ce soit…
– Certaines choses ne s’achètent pas, vous savez.
– C’est vrai, reconnaît-il. Mais quand je fais une promesse, je la tiens, sachez-le.
Ses paroles et son regard passionné me remuent délicieusement. Par chance, l’arrivée du serveur
m’évite d’avoir à lui répondre, et nous reportons notre attention sur la table où l’homme vient de déposer
le café et un unique moelleux au chocolat. Pourquoi ai-je dit à Damien que je n’en prendrais que quelques
bouchées ? J’aurais pu en avoir un pour moi toute seule !
– Qu’avez-vous fait d’autre ce week-end ?
– J’ai travaillé, me répond-il.
– Vous avez engrangé un milliard de plus ?
– Pas tout à fait, mais j’ai bien bossé. Et vous ?
– Corvée de lessives. Et nous sommes allés danser samedi soir.
– C’est qui, ce « nous » ?
– Ollie, Jamie ma colocataire, et moi.
Il semble tendu. Est-ce de la jalousie que je lis dans ses yeux ? Mais oui, peut-être… Et comme je suis
un peu mesquine, j’en éprouve une vague satisfaction.
– Ça vous plairait d’aller danser cette semaine ? me propose-t-il.
– Oui, beaucoup.
– Où êtes-vous allée, avec Jamie et Ollie ?
– Au Westerfield’s. C’est ce nouveau club sur Sunset, pas loin du St Regis.
– Mmm…
Je le trouve bien pensif, tout à coup. Les boîtes avec la sono à fond, ça ne doit pas être son truc.
– Trop de bruit pour vous ? Trop de basses, trop de boucan ? Trop de spots aveuglants ?
J’ai beau savoir qu’il a seulement trente ans, je lui trouve en général l’air plus vieux que son âge. Il