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équilibre, un courant d’air froid se faufile sous ma jupe et vient tourmenter ma culotte trempée.
Ainsi offerte, je me sens vulnérable. Stark plaque sa main sur mon sexe et gémit dans ma bouche.
Malgré le barrage de ma robe et de ma culotte en soie, je sens la chaleur qu’il dégage. Il me caresse à
travers mes vêtements, me titille le clitoris… Je mouille tellement que je me sens fondre comme un
glaçon au soleil.
Il a retroussé ma jupe, mais elle me couvre encore les cuisses. Il est déjà bien trop près de ces secrets
qu’il ne doit surtout pas découvrir. S’il tente d’explorer l’intérieur de mes cuisses, je vais déguerpir, je le
sais. La nervosité, la peur m’envahissent à nouveau. D’un autre côté, le danger et la peur ne font
qu’ajouter à mon excitation. Je crois que je n’ai jamais été aussi excitée de toute ma vie.
Il me travaille du bout des doigts, faisant grimper en moi une fièvre dévorante. Je ne vais pas tarder à
jouir… Oui, j’y suis presque…
Et soudain, la main se retire. J’ouvre les yeux, frustrée. Pour un instant encore, son expression est
chaleureuse et ouverte, et je me dis que je suis la seule chose qui compte à ses yeux. Puis elle change
radicalement : le masque est de retour. Il me redresse un peu. Je me retrouve presque assise sur ses
genoux.
– Damien, que…
C’est alors que quelqu’un s’adresse à lui derrière moi, une femme, le ton joyeux, la voix claire :
– Je t’ai cherché partout. Tu es prêt ?
Oh mon Dieu… Depuis quand est-elle là ? Elle vient d’arriver, j’espère…
Je lance un regard éperdu à Damien, mais il ne le remarque pas. Par-dessus mon épaule, il regarde la
femme qui vient d’arriver.
– Je dois d’abord m’occuper du retour de Mlle Fairchild chez elle, dit-il.
Je me déplace sur la banquette pour voir de qui il s’agit. Oh, bon sang ! Audrey Hepburn !
Elle hoche la tête à mon intention, lance un sourire à Damien, tourne les talons et s’éloigne.
Il soulève doucement mes pieds pour libérer ses jambes puis se lève, main tendue :
– Allons-y.
Après le traitement qu’il vient de me faire subir, j’ai les jambes en coton, mais je le suis sans poser de
questions. Gênée, perplexe, je ne sais plus trop quoi penser.
Nous repérons Evelyn dans la cohue qui s’éclaircit. Elle me serre dans ses bras. Je l’appellerai dans
un jour ou deux, lui dis-je. Une promesse que j’ai bien l’intention d’honorer.
À la porte, Damien pose sa veste sur mes épaules. Une limousine nous attend dans l’allée circulaire et
un chauffeur en livrée nous ouvre la portière arrière. Damien me fait signe de monter dans le véhicule.
Une limousine ! Je n’en ai plus vu d’aussi près depuis mon enfance. Je me fige une seconde pour profiter
pleinement de cet instant. Je contemple les banquettes en cuir noir, une au fond et une sur un côté ; en face,
un bar au complet, avec carafe de cristal et verres étincelant sous les ampoules encastrées dans le bois
poli. Le plancher est moquetté, et toute la voiture respire le luxe, l’argent, l’élégance.
Quand je m’installe sur la banquette arrière, j’ai l’impression que le cuir souple et chaud m’étreint. Je
jette un coup d’œil à Damien. Qu’est-ce qu’il attend pour me rejoindre ?
Il n’en fait rien.
– Bonne nuit, Nikki. J’ai hâte d’assister à la présentation de demain.
Il a repris le ton formel, celui que j’ai entendu plus tôt dans la soirée.
Il claque la portière, repart vers la maison et rejoint Audrey Hepburn, dont la silhouette se détache sur
le pas de la porte. Elle tend la main pour l’accueillir.