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Mais nous avons repris notre progression et le bruit de fond couvre ma question.<br />
– Vous voulez jouer ? me demande-t-il en arrêtant une femme qui porte une tenue d’employée de<br />
casino.<br />
– Avec plaisir ! Comment fait-on ?<br />
– On achète des jetons et on mise pour gagner des prix. Tout l’argent que nous dépenserons ira à la<br />
Fondation éducative.<br />
OK, je crois avoir compris <strong>ce</strong> que signifie le sigle F.E.S.<br />
– F.E.S, c’est pour « Fondation éducative Stark » ?<br />
– Vous êtes drôlement maline, mademoiselle Fairchild !<br />
Il tend à la fille quelques billets de deux <strong>ce</strong>nts dollars et reçoit des jetons en échange.<br />
– Je n’ai qu’un billet de vingt dollars, moi…<br />
– Je vous suggère vivement de les dépenser. C’est pour une très bonne c<strong>au</strong>se, vous savez. Mais nous<br />
pouvons déjà commen<strong>ce</strong>r avec ça.<br />
Il me tend la moitié des jetons et ajoute :<br />
– Où voulez-vous aller ?<br />
Comme je suis nulle en black jack, j’opte pour une table de roulette.<br />
– Cette dame sent que la chan<strong>ce</strong> est de son côté, dit Damien à la petite rousse, pas plus de seize ans <strong>au</strong><br />
compteur, qui fait <strong>of</strong>fi<strong>ce</strong> de croupier.<br />
– Elle vous accompagne, monsieur Stark ! Bien sûr qu’elle a de la chan<strong>ce</strong> !<br />
Au final, c’est Damien qui rafle tout. Après une demi-heure, il a déjà quadruplé le montant des jetons<br />
reçus <strong>au</strong> départ. Quant à moi, je perds tous <strong>ce</strong>ux qu’il m’a donnés.<br />
– Je laisse tomber, lui dis-je en attrapant un verre sur le plate<strong>au</strong> d’une serveuse pressée. On se mêle à<br />
la foule ?<br />
– D’accord.<br />
Il me prend le bras et nous quittons la table.<br />
– Je crois que notre donneuse… c’est comme ça qu’on les appelle, non ?<br />
– Oui, <strong>au</strong>x États-Unis. À Paris, <strong>ce</strong> serait une femme croupier. Donc, vous disiez ?<br />
– Je crois qu’elle est un peu amoureuse de vous.<br />
Il se fige et me dévisage :<br />
– Ah bon ? Pourquoi dites-vous <strong>ce</strong>la ?<br />
– Elle vous regardait tout le temps. Mais je vous déconseille de céder à ses charmes. Elle est be<strong>au</strong>coup<br />
trop jeune pour vous.<br />
– Elle n’est pas si jeune, vous savez…<br />
Je lève les yeux vers lui, surprise :<br />
– Vous la connaissez ?<br />
– Et comment ! C’est l’une des bénéficiaires de notre bourse, une fille extrêmement brillante. Elle a<br />
grandi dans une ville perdue du Nevada, avec une mère qui se servait du chèque des allocations<br />
familiales pour s’acheter sa méthadone. Grâ<strong>ce</strong> à la fondation, Debbie est en li<strong>ce</strong>n<strong>ce</strong> de chimie,<br />
<strong>au</strong>jourd’hui.<br />
– Génial ! Vous m’expliquez en quoi ça consiste, <strong>ce</strong>tte fondation ?<br />
– Nous identifions les gamins particulièrement doués pour les scien<strong>ce</strong>s et qui, pour une raison ou une<br />
<strong>au</strong>tre, ne pourraient pas s’inscrire à l’université sans nous. La plupart viennent de familles comme <strong>ce</strong>lle<br />
de Debbie, mais nous avons <strong>au</strong>ssi quelques handicapés physiques parmi nos bénéficiaires. Un jeune<br />
homme tétraplégique, par exemple. Après l’accident qui l’a laissé paralysé, il a cru devoir faire une croix<br />
sur ses études. En <strong>ce</strong> moment, il prépare son doctorat <strong>au</strong> MIT 1 .<br />
– Vous m’excusez deux secondes ? dis-je, les yeux soudain humides, en déposant un baiser sur sa joue.<br />
Je m’approche de l’une des employées et j’échange mes vingt dollars contre des jetons. Ce n’est pas