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– Ne vous inquiétez pas, j’ai compris le message.
Il semble un peu tendu, mais son regard pétille. Je pousse un soupir de soulagement.
– C’est vrai ? Tant mieux. Mais vous avez l’air…
– J’ai l’air de quoi ?
– On dirait un peu le grand méchant loup.
– Et ça ferait de vous le Petit Chaperon rouge ? J’ai très envie de vous dévorer, c’est vrai, mais moi je
suis capable de dominer mes pulsions. La plupart du temps, du moins.
– Bien sûr. Désolée. C’est parce que vous me rendez…
– Quoi ?
– Fébrile.
– Vraiment ? Intéressant.
Cette idée semble le ravir. Je fronce les sourcils, à nouveau sur la défensive.
– Euh… Merci beaucoup pour la toile. Elle est stupéfiante, vraiment…
– Mais vous ne pouvez pas accepter un cadeau aussi extravagant, c’est ça ?
– Vous plaisantez ou quoi ? Je l’adore !
Et j’adore le fait que Damien tienne tant à me l’offrir.
– Si c’est vraiment ce que vous voulez, je serais très heureuse de la garder. Malgré… enfin… vous
savez…
Je laisse ma phrase en suspens et il éclate de rire.
– Tant mieux ! Vous connaissant, j’avais peur que vous refusiez. Je vous ai déjà vu refuser des choses
que vous désiriez pourtant ardemment…
Ouille ! Il m’a bien eue, là.
– Normalement, si j’étais polie (je lui souris gentiment…), je vous proposerais un verre. Mais je ne
vais pas le faire. Comme ça, avec un peu de chance, vous allez partir.
– Je vous rends fébrile, c’est ça ?
– Oui, très.
– Je vois.
Il ne voit rien du tout, sinon il aurait déjà disparu.
– Bon… dis-je.
– Oui ?
Je pousse un gros soupir :
– Alors, vous partez, oui ou non ?
Visiblement surpris, il écarquille les yeux :
– Oh, pardon ! Vous voulez que je m’en aille ? Je n’avais pas compris. J’ai cru que ce n’était qu’une
hypothèse.
Là, c’est moi qui rigole. Je jurerais que ma fébrilité s’estompe.
– Je vais me servir un verre, lui dis-je. Mon whisky ne répond certainement pas à vos critères, mais si
vous en voulez un…
– Je peux rester, alors ?
Il est très content de lui, tout à coup. Et toujours sexy en diable.
– Eh oui… Nous n’avons que deux verres à whisky et si vous en emportez un, Jamie va râler.
– Je ne veux surtout pas mettre en péril l’équilibre subtil de votre colocation. J’accepte donc votre
invitation.
– Sec ou on the rocks ?
– La même chose que vous, ce sera très bien.
Je vais chercher la bouteille dans le salon et je nous verse un verre dans la cuisine.
– Deux doigts de whisky et deux glaçons. C’est un compromis, lui dis-je en lui tendant le sien. J’aime