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disparu. A partir de ce moment, Ar. ne donne plus sa confiance aux adultes et commence à jouer avec tout ce qui<br />

peut représenter la loi ou l’autorité. Il provoque en particulier sa mère qui est débordée et en colère contre lui. Elle<br />

ne voit en lui que les points négatifs. Ar. pose aussi des problèmes de comportement au collège. Son père travaille<br />

dans l’Education Nationale à Fort-de-France et sa mère est femme de ménage dans le même établissement que celui<br />

dans lequel il est scolarisé. Ar. provoque tous les professeurs qui font appel à la maman pour qu’elle intervienne<br />

au sein même de la classe. La situation devient intenable et le C.P.E.37 du collège convoque la maman. Celle-ci<br />

avait les coordonnées du service A.E.D., elle prend contact avec eux afin de trouver une solution. C’est là le point<br />

de départ de la prise en charge pour M.A..<br />

Ar. continue à poser problème au collège et par arrangement, pour ne pas embêter la maman, il est transféré<br />

dans un deuxième établissement où il passera en conseil de discipline pour aller dans un troisième établissement,<br />

ce qui n’arrangera rien. Il sera de nouveau renvoyé par décision du conseil de discipline. Par ailleurs, Ar. aime faire<br />

du foot. Par hasard et en dehors du travail, l’éducateur rencontre le fondateur d’un établissement « sport étude »<br />

accueillant des enfants en difficulté scolaire. Cette rencontre fut une aubaine car à chaque conseil de discipline, la<br />

maman voulait placer Ar. en foyer mais revenait à chaque fois sur cette décision. Cette fois-ci, elle fait une demande<br />

de placement auprès de l’inspecteur et le rencontre accompagnée de l’éducateur et d’Ar.. L’inspecteur autorise le<br />

placement d’Ar. qui part avec plaisir au relais St Félix à Nîmes. Juste avant ce départ, il prend part à une bataille au<br />

cours de laquelle un « m.p.3 » est volé. Ar. est considéré comme co-auteur et sera entendu par le juge des enfants le<br />

20 juin 2006, le projet d’internat n’est pas pour autant compromis. A cause de la distance, l’éducateur ne peut plus<br />

suivre Ar. et fait une passation avec l’A.S.E.38 Il part tout de même à Nîmes pour voir Ar. et lui dire au revoir ce<br />

qu’il ne pourra faire car Ar. est à ce moment en garde à vue suite à une bataille au Relais St Félix.<br />

Dans cette situation, la rencontre du fondateur du relais St Félix, rencontre due au hasard et en dehors<br />

du cadre du travail a été pour cet éducateur une aide très précieuse qui lui a permis de trouver une solution pour<br />

qu’Ar. puisse partir du domicile familial. Le partenariat, d’une manière générale, est pour lui une question de relations<br />

humaines, de confiance que l’on peut s’accorder ou non.<br />

Ju.<br />

Situation narrée par Monsieur R., Educateur en prévention spécialisée.<br />

Le 12 avril 2007<br />

Monsieur R. est éducateur en prévention spécialisée pour l’association A.D.S.E.A.39. L’équipe est mandatée<br />

pour travailler sur un territoire et fonctionne sur la base de la libre adhésion. Ils s’adressent en particulier aux<br />

jeunes en rupture, dans le but de les accompagner vers différentes institutions. Par ailleurs, ils proposent des actions<br />

collectives pour rencontrer les jeunes et pouvoir ensuite travailler sur les problématiques individuelles. Ce travail<br />

s’inscrit dans la durée.<br />

Nous aborderons ici la situation d’un jeune que nous appellerons Ju., par soucis d’anonymat. Comme M.R.<br />

a changé de secteur, il ne voit ce jeune que très rarement mais peut tout de même s’engager à lui parler de ce travail<br />

la prochaine fois qu’il le croisera. Il pense que Ju., aujourd’hui plus mature, pourra comprendre la démarche. La<br />

relation de confiance est suffisamment forte pour qu’il comprenne que le récit de sa situation peut aider d’autres<br />

personnes.<br />

M.R. a rencontré Ju. dans la rue autour de son groupe de pairs, ce groupe a émis le souhait de mener un<br />

projet autour de la moto, c’est dans ce cadre que la confiance a pu s’établir entre M.R. et Ju. et qu’ils ont pu commencer<br />

à parler de sujets sensibles comme celui des difficultés scolaires. Ju. avait été exclu de son collège et était à<br />

la recherche d’un C.F.A. 0. Ce jeune habitait dans un quartier très marqué par les trafics de drogue. Deux de ses<br />

camarades ont plusieurs fois été interpellés par la police pour avoir servi de « facteur », c’est à dire qu’ils transmettaient<br />

des colis de stupéfiants. Ju. lui-même a été interpellé pour conduite sans permis. L’ambiance du quartier<br />

était tendue à cause de conflits importants avec le quartier voisin. Ju. se disait prisonnier de la loi du quartier, du<br />

climat de violence. Ce jeune s’est engagé dans des conduites violentes et s’est fait interpeller à plusieurs reprises par<br />

la police pour différentes agressions. Une relation de confiance s’est installée entre M.R. et Ju., ce dernier a pu se<br />

confier au sujet des difficultés de sa mère. M.R. a alors rencontré la maman et le frère aîné.<br />

37 Conseiller Principal d’Education.<br />

38 Aide Sociale à l’Enfance<br />

39 Association Départementale de la Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence.<br />

40 Centre de Formation des Apprentis.<br />

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