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1. Introduction
1.1. Le projet Part. A.G.E.R
Les gens qui vivent des détresses multiples et sévères “activent” des réseaux de professionnels qui appartiennent
aux différentes institutions de l’aide, du soin, de l’éducation et du contrôle, les convoquant à travailler dans des
espaces et des contextes différents et non habituels pour les opérateurs. Ces activations multiples, qui se manifestent
très souvent même en de refus ou de rupture des liens concernants les offres des différents services, peuvent engendrer
des crises ou situations qui sont au point mort dans les opérateurs et dans le travail du réseau, avec des retombée
déconcertants et souvent destructives soit pour les usagers, soit pour les différents professionnels concernés.
En d’autres termes, les situations de détresses multiples nous ne déconcertent pas seulement pour la gravité
de leurs manifestations et de leurs conséquences ( abus, violences, etc.) et pour le nombres des professionnels
concernés, mais aussi car ils nous activent à travailler aux limites de nos compétences spécifiques et dans des situations
et des espaces différents de ceux qui étaient prévus, pour lesquels nous sommes le plus souvent formés. Ces
lieux, que nous identifions comme “champs de recouvrement ” 1 , sont toujours habités par les opérateurs sociaux, mais
malheureusement, ils ne sont pas reconnus et valorisés comme des espaces de traitement et de soin, mais ils sont
surtout considérés comme dangereux et risqués pour les rôles et les compétences des différents professionnels. Ils
imposent, en effet, non seulement un débordement et une intrusion réciproque dans les respectives compétences,
mais aussi une différente modalité de partage des responsabilités et des mérites dans le changement et dans la prévention
des situations de détresses multiples et sévères.
“Partager”, donc, n’est pas une option professionnelle ou une attitude personnelle. Il est simplement inévitable!
Un regard et une vue d’ensemble sur les différentes activités humaines, liées à la vie professionnelle et/ou personnelle,
montre comme les événements de la vie comme les mariages, les deuils, une naissance, les anniversaires,
etc. sont partagés avec des pratiques et des modalités collectives. En d’autres termes nous pouvons dire que touts
les gens, les peuples, les ethnies, ont des modalité de partage des événements gai, effrayants, douloureux, etc. qui
font partie de la vie. C’est pour ça que nous avons choisi l’acronyme “Part.AG.E.R.” (Participation Analyse Gestion
Etique Relationnelle) pour notre étude de faisabilité.
Le point de départ a été, avant tout, l’analyse des modalités de travail des opérateurs qui interviennent et
sont activés par les “mineurs dans les mains de la justice”, pour mettre en évidence et formaliser les bonnes pratiques
utilisées pour gérer les “cas ou les situations plus complexes”, entendant avec cette définition ces situations
qui “dérangent” les opérateurs et le réseau, soit pour leur gravité soit pour la pluralité des professionnels et des
institutions concernées. On pensait et l’on pense, en effet, que ces situations-là, pour leur complexité conduisent
les professionnels à travailler à la limite de leurs compétences comme déjà indiqué plus haut, sont des occasions
optimales pour analyser les pratiques de partage et en déduire des points méthodologiques pour améliorer le travail
de réseau. Dans ce sens le projet Part.A.G.E.R. a utilisé pour l’expérimentation une méthodologie nommée
“Clinique de la Concertation”, qui permet d’élaborer des modalités et des pratiques qui réunissent la recherche, la
formation et le traitement du réseau composé par les institutions, par les professionnels et par les familles qui la font
travailler. Cette approche méthodologique introduit dans le travail de réseau l’ “Etique Communicationnelle Appliquée”
comme l’instrument qui permet de déterminer comment s’ articulent les conflits d’intérêt intrafamilials et
les conflits de pouvoir ou de compétence entre experts et institutions. Elle propose de travailler à la recomposition
des uns en s’appuyant aux autres. L’objectif final du projet pilote a été l’élaboration d’un plan opérationnel pour
la création d’ un Centre-Laboratoire Régional de Traitement, Recherche et Formation Continue qui promouvait
1 Les “champs de recouvrement” sont des espaces crées par les usagers où différentes et spécifiques compétences se superposent
[…] “L’espace de recouvrement est constitué par une zone du milieu, où les champs de compétence des deux
professionnels sont activés par une même problématique, par une même situation. Quoi faire? Ou l’on a la possibilité
de passer le problème à un autre plus “expert” car ce qui est exposé ne rentre pas dans le champ de nos compétences
ou bien on a la possibilité de travailler dans cette zone du milieu et d’exposer ce qui constitue notre partie en commun
et qui constitue nos divergences, dans le but de constituer ainsi un troisième champ de travail d’élaboration avec, si
possible, la présence de l’usager ”. […] “Comment valoriser et améliorer les relais à l’intérieur de la réalité d’un territoire?”,
“les familles comment consultent les professionnels?”, “comment la demande des usagers crée des champs de
recouvrement?”: ce sont les questions qui tournent autour de cette problématique. Ce concept de “champs de recouvrement”
est donc complexe, parce qu’il va contre nos pratique et notre formation. Il est un sujet clandestin, parce qu’il
met en difficulté les responsables institutionnels qui peuvent avoir l’impression de perdre le contrôle et l’autorité. Mais il
aussi un sujet excessivement innovateur, parce qu’il tien réellement compte des difficultés des professionnels qui doivent
répondre à des injonction institutionnelles et des injonction qui proviennent des familles, tandis que celles ci affrontent
souvent des détresses multiples difficiles à gérer. En somme, ces champs de recouvrement peuvent proposer et commencer
de nouveau espaces de travail. (M.-C. Michaud, 2003. “Periferie Preziose 3. Alessandria).
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