Livre-objet du 40e anniversaire - Gymnase du Soir
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« Une volonté que ne requiert pas un cursus habituel »<br />
Ayant décidé au terme de la scolarité obligatoire d’entrer dans le monde <strong>du</strong> travail pour gagner mon<br />
indépendance, je commençais à repérer les premiers signes d’un certain désenchantement. L’annonce par<br />
le <strong>Gymnase</strong> <strong>du</strong> <strong>Soir</strong> de l’ouverture des inscriptions annuelles fut le déclic qui m’a permis de remettre en<br />
question mes choix antérieurs et d’envisager l’avenir d’une manière différente.<br />
Tout en travaillant à mi-temps comme secrétaire, j’ai suivi les cours de la première année sans trop<br />
m’engager, dans une position d’expectative. Cette attitude n’était pas à la mesure de l’enjeu. Je me suis<br />
donc retrouvée face à un nouveau choix: me mettre sérieusement à étudier ou abandonner mon projet. J’ai<br />
décidé de poursuivre et de m’investir pleinement. Alors seulement, je me suis rapprochée de mes<br />
camarades de cours. Ce furent trois années de franche camaraderie et de solidarité, surtout dans les<br />
moments de profond découragement vécus tour à tour par chacun d’entre nous. Ce qui m’étonne<br />
aujourd’hui, c’est que personne n’ait jamais pris l’initiative d’organiser une soirée commémorative! Au bout<br />
<strong>du</strong> compte, j’ai passé avec succès les examens et obtenu une maturité de type B. C’était au printemps<br />
1971. C’était aussi le moment de faire un nouveau choix. La question de l’Université ne s’était pas vraiment<br />
posée avant l’obtention de la maturité. Intéressée par le social, je n’étais pas encore très au clair sur la voie<br />
à choisir.<br />
Je me suis finalement inscrite à la Faculté des SSP. Entrer à l’Université fut un moment d’intense plaisir, une<br />
sorte de revanche sur le passé. Belle récompense pour ces trois années et demi d’efforts. Avec un certain<br />
respect, non dénué de crainte pour cette Institution, j’ai commencé à suivre les cours, tout en poursuivant<br />
mon travail de secrétaire à temps partiel. J’ai obtenu ma licence en été 1974 et un poste d’assistante en<br />
psychosociologie. Ce furent cinq années passionnantes, encore prolongées par deux ans de recherche<br />
dans le cadre <strong>du</strong> FNRS.<br />
Le retour sur le marché de l’emploi s’est avéré plus difficile que prévu, en 1983 déjà! Dix ans dans le milieu<br />
universitaire ne constituent pas toujours une bonne carte de visite. Après quelques mois de chômage et de<br />
travail intérimaire dans le secrétariat, j’ai finalement été engagée, en automne 1983, comme sociologue<br />
par le Service de prévoyance et d’aides sociales, pour con<strong>du</strong>ire une étude sur la régionalisation de l’action<br />
sociale dans le canton de Vaud. Devenue ensuite adjointe <strong>du</strong> Chef de Service, j’ai été responsable <strong>du</strong><br />
secteur de l’aide sociale et de la prise en charge des requérants d’asile. Au bout de sept ans, j’ai rejoint<br />
l’équipe de l’Organisme médico-social vaudois, chargée de développer et d’organiser les services d’aide<br />
et de soins à domicile. Début 1997, je suis revenue à l’Etat de Vaud pour occuper le poste d’adjointe,<br />
responsable de la section sociale <strong>du</strong> Service des assurances sociales et de l’hébergement, poste que<br />
j’occuperai en principe encore deux ans, jusqu’à la retraite.<br />
Arrivée à ce stade de mon curriculum vitae, je dois à la vérité de dire l’importance qu’a eue le <strong>Gymnase</strong><br />
<strong>du</strong> <strong>Soir</strong> pour ma trajectoire professionnelle, sans oublier les nombreux soutiens qui m’ont permis d’aller<br />
jusqu’au bout. Cette démarche a nécessité un engagement personnel important; il a été fortement valorisé<br />
en retour dans la mesure où il témoigne d’une volonté que ne requiert pas un cursus habituel.<br />
Chantal RESPLENDINO<br />
Entame une carrière de secrétaire dans une agence de voyages; la<br />
poursuit quelques années à l’EPFL, après un séjour à Londres comme<br />
jeune fille au pair, à la recherche déjà d’autres horizons.<br />
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