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Livre-objet du 40e anniversaire - Gymnase du Soir

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Jean-Jacques MONACHON<br />

Infirmier en soins généraux, élargit sa curiosité scientifique par<br />

l’obtention d’une licence ès Lettres de l’UNIL; nommé Directeur de<br />

l’Organisme médico-social vaudois en 2003.<br />

1 9 9 4<br />

« Tout s’est mis en place avec une rare évidence »<br />

J’ai 40 ans cette année, le <strong>Gymnase</strong> <strong>du</strong> <strong>Soir</strong> aussi. Pourtant, ce n’est pas pour cela que j’ai été sollicité<br />

pour livrer un témoignage sur cette institution particulière, c’est parce que j’y ai passé un moment important<br />

de ma vie.<br />

Au cours de ma scolarité, les longues études ne m’avaient jamais attiré. Pas très scolaire, la remarque qui<br />

mettait la majorité de mes enseignants d’accord était «pourrait mieux faire,… s’il s’en donnait la peine». En<br />

sortant <strong>du</strong> gymnase avec un diplôme de culture générale scientifique, je m’acheminais vers une école<br />

d’infirmier; je n’imaginais pas effectuer un raccordement pour rejoindre l’Université. Il me tardait de<br />

travailler, de pouvoir disposer librement de ma vie et, pourquoi pas, d’aller exercer mon métier à l’étranger.<br />

Puis, la vie professionnelle s’est déroulée et, avec elle, un parcours marqué par quelques rencontres. A la<br />

fin de mon école d’infirmier, j’ai intégré l’équipe qui allait ouvrir la première unité de soins palliatifs <strong>du</strong><br />

canton. Je ne partirai donc pas au loin; j’allais exercer à côté de chez moi, dans un domaine nouveau où<br />

tout était à faire. Après deux ans de pratique, essoré par cette expérience, j’ai enchaîné d’autres postes<br />

de travail. Néanmoins commençait à s’installer une certaine frustration vis-à-vis <strong>du</strong> quotidien de l’expérience<br />

professionnelle, que les changements de postes n’arrivaient pas à calmer. Je compensais alors par des<br />

loisirs culturels, mais mes intérêts me poussaient plus à l’éparpillement qu’à la recherche méthodique. Je<br />

commençais à prendre conscience qu’un cursus universitaire pourrait cadrer cette curiosité. Cependant le<br />

temps passait et une certitude s’imposait, celle de devoir faire le virage des études avant mes 30 ans.<br />

Pourquoi cette borne? Peut-être pour en avoir une…<br />

Alors que ces pensées mûrissaient calmement, je me souviens d’une révélation qui a tout précipité. En<br />

sortant d’une discussion sur la richesse et les mérites d’un parcours universitaire, j’étais résolu. A partir de<br />

ce jour, tout s’est mis en place avec une rare évidence. C’est l’avantage <strong>du</strong> projet de vie d’ordonner et de<br />

plier les contraintes de l’existence à son bon déroulement.<br />

Quelques mois plus tard, je commençai les cours <strong>du</strong> <strong>Gymnase</strong> <strong>du</strong> <strong>Soir</strong>. Dans un climat studieux, mais<br />

décontracté, le programme pour les examens à passer devant des professeurs de l’Université de Lausanne<br />

se met en place. S’instaure alors une relation entre des étudiants avides de savoir et des professeurs heureux<br />

d’étancher cette soif d’apprendre.<br />

Je travaillais quatre jours par semaine, réservant un jour à la préparation des cours. A 22h00, une fois les<br />

cours achevés, il y avait encore l’envie de partager un dernier verre avec une partie de la classe et de<br />

débattre, le plus souvent avec le maître, <strong>du</strong> sujet abordé dans les heures qui précédaient. La disponibilité<br />

des enseignants était impressionnante. Et d’aucuns m’ont encore consacré <strong>du</strong> temps afin de me préparer<br />

aux épreuves d’examens.<br />

A l’Université, ce sera différent. A trente ans, je sortais <strong>du</strong> lot. Il fallait lutter contre le soupçon d’être un<br />

éternel étudiant recommençant une nouvelle filière. Toutefois, le plus difficile a été de concilier une vie<br />

professionnelle et familiale à une organisation des études qui ne le permet que difficilement. Confronté à<br />

ce décalage, j’ai été aidé par le souvenir des rigueurs de la vie professionnelle, exercée à temps plein<br />

pour m’accrocher dans ce parcours au long cours.

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