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Livre-objet du 40e anniversaire - Gymnase du Soir

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« La fin de chaque escalier n’est que le début <strong>du</strong> suivant »<br />

Mais qu’est-ce que je fais ici? En cette soirée d’octobre, je suis au milieu d’une foule remuante, serré de toute<br />

part, compressé même. De petite taille, je ne vois rien; je ne connais personne. Je n’entends que le brouhaha<br />

ambiant; j’attends avec impatience que quelqu’un veuille bien mettre fin à cette joyeuse débandade. Je<br />

m’isole dans un monde de silence et repense aux raisons qui font que je suis là, à Lausanne, au <strong>Gymnase</strong><br />

<strong>du</strong> <strong>Soir</strong>. Je viens de Vallorbe. Dans la petite cité <strong>du</strong> fer, l’horizon n’est pas des plus bleus. Je n’y vois pas<br />

vraiment mon avenir. Il me semble être bouché par des gens inamovibles et par d’autres encore inconnus qui<br />

connaissent les premiers. Je ne vois qu’une échappatoire, l’Université. Pourquoi n’ai-je pas passé ma maturité<br />

à Beaulieu, comme la plupart de mes compagnons d’école? Manque d’envie, manque de travail, trop peu<br />

mature?<br />

Soudain c’est l’éclair, un visage connu, souriant accompagné d’autres visages. Je m’immisce dans le groupe<br />

et commence à discuter et déjà, à entrevoir d’autres horizons. Je sais que je vaux quelque chose, c’est<br />

l’occasion de le prouver et de pouvoir continuer.<br />

Mariage, premier enfant et trois années au sein de la faculté des HEC, entre cours et travaux sur les chantiers<br />

pour garantir une indépendance financière. Contrairement à ce que jeunesse pensait, les diplômes obtenus<br />

ne sont qu’une prémisse de preuve que leur titulaire est capable de faire un effort à un moment donné; que<br />

la fin de chaque escalier n’est que le début <strong>du</strong> suivant et qu’il s’agit de ne pas s’arrêter trop longtemps sur<br />

les paliers.<br />

Enfin le premier emploi post-universitaire. Dans la vente. Trouvé et pris trop vite, mais pressé par une situation<br />

familiale déjà bien établie. Une telle précipitation sera une erreur: je n’étais pas dans mon élément. C’est<br />

donc le cœur léger que j’ai quitté ce domaine pour le secteur immobilier. Là, pendant près de quinze ans,<br />

je me suis exprimé dans toutes les facettes <strong>du</strong> métier, <strong>du</strong> festival technique à la ronde des chiffres; j’ai conforté<br />

mes convictions, issues de mes études, sur l’importance de la formation continue, la recherche de la mise en<br />

commun des compétences, le travail d’équipe, la recherche de l’excellence <strong>du</strong> groupe, plus importante que<br />

la suprématie d’un seul, la confrontation des idées pour avancer. Et puis,… la proposition amusante de<br />

contrôler, dans le cadre de mes mandats, les comptes <strong>du</strong> <strong>Gymnase</strong> <strong>du</strong> <strong>Soir</strong>.<br />

Est-ce que la boucle est bouclée entre le moment où j’entre dans l’institution qui a prédéterminé mes activités<br />

dans les domaines des chiffres et de la finance et celui où j’exerce ces acquis au sein même de cette<br />

institution? Je ne crois pas. Si les différents moments de mon existence ont été forts, intenses parfois, je suis<br />

conscient que dans le monde de mouvance dans lequel nous sommes, rien n’est jamais définitif, tant dans<br />

le domaine professionnel que dans celui des rapports humains. Alors pourquoi devrais-je aujourd’hui me<br />

souvenir <strong>du</strong> <strong>Gymnase</strong> <strong>du</strong> <strong>Soir</strong>? Sans doute parce que cette institution m’a fait découvrir la volonté de faire<br />

des efforts, de décider de changer le cours de ma vie, de partir. Peut-être que certains n’ont pas besoin de<br />

ce déclencheur pour faire un tel chemin; moi j’ai choisi cette voie; elle m’a ouvert des horizons et m’en ouvre<br />

encore chaque jour.<br />

Employé de commerce, débute sa carrière professionnelle en qualité<br />

de correspondancier en langues française et anglaise aux Usines<br />

métallurgiques de Vallorbe.<br />

Daniel ANTONETTI<br />

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