Livre-objet du 40e anniversaire - Gymnase du Soir
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Monique DURUSSEL RUDAZ<br />
Lycéenne à Bruxelles, change bon gré mal gré de trajectoire après le<br />
baccalauréat; accomplit <strong>du</strong>rant sept ans des tâches purement<br />
administratives avec, pour respirations occasionnelles, des piges<br />
journalistiques.<br />
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« Je zonais, comme on dit… »<br />
Une amie me parle <strong>du</strong> <strong>Gymnase</strong> <strong>du</strong> <strong>Soir</strong> en 1974. L’Institution cherchait une secrétaire. J’ai eu la chance<br />
d’être engagée pour ce poste et acceptée comme élève. Ce projet arrivait à point nommé! Je zonais,<br />
comme on dit, et ne fréquentais que des gens aussi peu motivés que moi. La filière préalable m’a permis<br />
d’éviter les mathématiques qui m’avaient déjà joué de mauvais tours au bac avec, à la clé, une bifurcation<br />
imposée vers l’Ecole de Commerce. Je peux enfin envisager sérieusement des études en Sciences humaines.<br />
J’en avais rêvé et le projet se concrétise à un moment où je ne savais que faire de ma vie. Seule certitude,<br />
je ne voulais pas passer de longues années dans une profession qui ne m’intéressait guère.<br />
L’Université, elle, m’apportera ce que j’en attendais. Des ouvertures et des outils d’analyse des<br />
comportements. Entre science politique, ethnologie et sociologie, je me suis vraiment épanouie. Ce constat,<br />
je le fais aujourd’hui avec un recul suffisant. Mes études furent-elles ma thérapie? Peut-être! Elles m’ont en<br />
tout cas donné désormais suffisamment de confiance en moi pour entreprendre ce que je voulais. Mes choix<br />
de formation et de profession n’ont été guidés que par mes envies et jamais dans une perspective<br />
carriériste.<br />
Trente ans plus tard, je constate que je ne me suis plus jamais ennuyée. J’ai le sentiment d’avoir toujours la<br />
même fraîcheur d’approche des gens et la même envie d’entreprendre des projets en tout genre. A<br />
commencer par les études, rien n’a été facile, mais tout s’est toujours arrangé. Il est vrai, ma nouvelle vie<br />
a eu raison d’un mariage conventionnel, mais on ne peut tout réussir. Ma trajectoire professionnelle<br />
– assistante de recherche, enseignante et journaliste – s’est enchaînée tout naturellement. A l’heure des<br />
choix, je suis toujours allée là où j’avais le sentiment qu’on attendait quelque chose de moi. Je me suis<br />
laissée guider par mes intuitions et je suis montée dans les trains qui passaient.<br />
L’enseignement a satisfait ma soif de communiquer, d’ouvrir des fenêtres sur la vie. Je l’ai poursuivi<br />
longtemps au <strong>Gymnase</strong> <strong>du</strong> <strong>Soir</strong> notamment. Je connaissais les attentes de ces grands élèves. Puis, mon<br />
envie d’écrire est revenue. Un quotidien m’a donné ma chance par la petite porte. Je suis encore dans le<br />
métier et peux, aujourd’hui, vulgariser un domaine plutôt spécialisé: les beaux-arts et la culture en général.<br />
Si j’ai mis ma vie privée entre parenthèses pendant mes études, à 44 ans, j’ai saisi une nouvelle<br />
opportunité. Je me suis lancée dans une aventure sur laquelle j’avais fait une croix. Je me suis remariée et<br />
nous avons adopté deux fillettes qui sont aujourd’hui a<strong>du</strong>ltes. Que dire seize ans après, sinon que le<br />
<strong>Gymnase</strong> <strong>du</strong> <strong>Soir</strong> a été une étape déterminante de ma vie. Il m’a donné les moyens d’être moi-même.