Livre-objet du 40e anniversaire - Gymnase du Soir

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« Né sous une bonne étoile » Désireux de travailler dans l’enseignement public, je me suis inscrit à l’Université de Lausanne en octobre 1990, Faculté des Lettres, sections de français, d’anglais et de géographie (branche principale), tout en effectuant plusieurs jobs à côté pour assurer ma subsistance. Je dois avouer que j’ai pleinement apprécié ma vie estudiantine tardive, car j’étais très motivé pour acquérir de nouvelles connaissances. En outre, l’expérience accumulée au Gymnase du Soir (méthodes de travail, rationalité, pugnacité) m’a beaucoup apporté tout au long de mon cursus universitaire. En juin 1996, j’ai obtenu une licence ès Lettres après avoir défendu mon mémoire en aménagement du territoire, sous la houlette du professeur Jean-Bernard Racine. Né sous une bonne étoile, j’ai eu la grande chance d’effectuer immédiatement le Séminaire pédagogique en 1997, tout en donnant des cours à temps partiel à l’Etablissement secondaire de Prilly. J’ai obtenu le brevet d’enseignant en juin 1997. Engagé politiquement au parti socialiste depuis de nombreuses années, j’ai présidé le Conseil communal morgien en 1996 et je me suis présenté comme candidat à la Municipalité de Morges l’année suivante. Depuis 1998, j’exerce le mandat de municipal; ainsi j’ai dirigé pendant deux ans la Sécurité sociale, puis durant cinq ans l’Urbanisme et les nouvelles constructions. Afin de remplir mon mandat avec efficacité, j’exerce ma profession d’enseignant à mi-temps au Collège de Prilly. Je donne également deux périodes de cours d’anglais au Gymnase du Soir, institution à laquelle je me sens redevable. En effet, si la possibilité de me former sur le tard ne m’avait pas été offerte en 1988, je n’aurais tout bonnement pas pu, pour des raisons financières, obtenir une maturité fédérale et un titre universitaire. Le rôle social et humain du Gymnase du Soir a été fondamental dans ma vie et dans celle de bon nombre de personnes qui ont pu ainsi modifier leur avenir. Je suis très reconnaissant envers toutes celles et ceux qui se sont engagés pour cette institution. Puisse-t-elle exister longtemps pour le bonheur des futurs étudiants qu’elle formera! Natif de La Côte, étudie et enseigne à Barcelone et à Londres; rentre au pays muni de diplômes insuffisants pour prétendre à un poste dans l’enseignement officiel; restaient les écoles privées jusqu’à l’obtention d’un titre du cru. Yves PACCAUD 1 9 8 9
Karen MALHERBE MARTELLI Collégienne scientifique, puis gymnasienne littéraire, suit durant une année l’Ecole d’Arts appliqués de Vevey; l’éclectisme inspirera alors toutes ses interrogations sur l’avenir. 1 9 9 0 « Un ancrage essentiel dans mon quotidien » Dieu disait à Mephisto dans le prologue du Faust de Goethe: «Ein guter Mensch, in seinem dunklen Drange, ist sich des rechten Weges wohl bewusst». Le Gymnase du Soir m’a permis d’y voir plus clair dans mon cheminement, dans ma quête de sens. Après un cursus scolaire hétéroclite, j’étais arrivée à une croisée des chemins et je ne savais lequel emprunter. Celui des études artistiques? Celui de la vie professionnelle dans les bureaux? Celui de la réflexion, de la connaissance et de l’étude? Toutes ces voies m’intéressaient et le Gymnase du Soir est entré dans ma vie. Il m’a permis de réfléchir et de voir si j’étais capable de mener mon chemin moi-même, tout en continuant à travailler dans les bureaux, à élaborer logos et autres travaux graphiques sur ma planche à dessin et à peindre quand le temps me le permettait. Comparable à la pr ankh, maison de vie dans l’Egypte ancienne, dans laquelle est perpétuée la culture au sens large du terme et maintenu l’ordre établi Mâat en opposition au chaos tant redouté, le Gymnase du Soir est resté un ancrage essentiel dans mon quotidien. La maturité en poche, j’ai opté pour des études de Lettres entre Lausanne et Genève qui ont marié toutes mes passions: l’allemand, ma langue maternelle, le plaisir de lire, l’histoire et, enfin, l’art au sens le plus ancien du terme avec l’égyptologie. Parallèlement aux études, j’ai poursuivi mon activité professionnelle en tant qu’assistante de direction. Ces années-là ont été les plus riches en apprentissages, lectures, rencontres, voyages, expériences personnelles et professionnelles. La souplesse des horaires en Lettres m’a permis d’organiser mon emploi du temps, de concilier séminaires universitaires et voyages à l’étranger en tant qu’interprète pour l’entreprise dans laquelle je travaillais. Lors d’une des dernières soirées partagées avec mes camarades du Gymnase du Soir et quelques professeurs, le directeur d’alors me promit de me contacter dès qu’il disposerait d’un poste d’enseignant d’allemand. Sa promesse m’a stimulée durant mes premières années d’études. Ainsi, j’ai repris le chemin de la Mercerie en 1995 pour me placer cette fois-ci derrière le pupitre. Cette première expérience m’a donné le goût de l’enseignement et m’a révélé ce que je crois être ma mission: aider des personnes à se remettre sur les rails, comme d’autres l’avaient fait pour moi. Le Gymnase du Soir m’a connue étudiante, enseignante débutante et, ensuite, dès 2000, brevetée. Il m’a connue enseignante au collège, puis dans une école professionnelle, mais aussi célibataire, mariée et aujourd’hui maman. Le Gymnase du Soir, c’est un peu l’ange gardien qui m’accompagne depuis que j’ai choisi de le rencontrer. Dans ma vie professionnelle, je côtoie souvent des jeunes qui traversent des passages à vide, se cherchent et ne savent pas quels sont leurs envies et leurs projets. Dans ces cas, contrairement à certains collègues, je ne perds pas confiance en l’apprenti ou en l’étudiant. «Il ne réussira pas», «il finira sans papier». A ces réflexions hâtives et sans appel, je réponds par la conviction qu’il existe toujours un moyen d’y arriver, souvent quand on le veut, même si, parfois, la route ne s’éclaire pas aussi vite pour chacun. Ma plus belle récompense est de croiser un ancien étudiant et de voir qu’il a pu atteindre son but grâce à son passage au Gymnase du Soir.
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