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Le miroir dans l'œuvre de Michelangelo Pistoletto - CDH

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Thème <strong>de</strong> la libération<br />

<strong>Le</strong> thème <strong>de</strong> la libération est un moteur <strong>dans</strong> le travail <strong>de</strong> <strong>Pistoletto</strong>. Il ne<br />

considère pas la réalisation d’une œuvre comme une construction mais comme une<br />

libération. Il déci<strong>de</strong> ainsi <strong>de</strong> ne pas suivre la ligne directrice habituelle. Sa vocation est<br />

beaucoup plus subversive, c’est-à-dire qu’il va à l’encontre <strong>de</strong> la monumentalité<br />

traditionnelle d’une œuvre d’art. <strong>Le</strong>s objets en moins ont <strong>de</strong>s proportions domestiques<br />

et évoquent <strong>de</strong>s activités banales.<br />

Grâce à la manipulation d’objets quotidiens, il se donne une liberté. Une liberté<br />

qui lui permet <strong>de</strong> ne pas considérer chaque objet conçu comme un objet en plus, mais<br />

comme un objet qu’il n’a plus besoin d’inventer, signifiant ainsi un objet en moins à<br />

produire.<br />

L’artiste clarifie son idée: « Mes oeuvres ne sont pas <strong>de</strong>s constructions ou <strong>de</strong>s<br />

fabrications <strong>de</strong> nouvelles idées, tout comme elles ne veulent être <strong>de</strong>s objets qui me<br />

représentent, auquel on impose quelque chose et par lequel je m’impose aux autres.<br />

Ce sont <strong>de</strong>s objets à travers lesquels je me libère <strong>de</strong> quelque chose. Ce ne sont pas<br />

<strong>de</strong>s constructions mais <strong>de</strong>s libérations. Je ne les considère pas comme <strong>de</strong>s objets en<br />

plus mais comme <strong>de</strong>s objets en moins, au sens où ils s’accompagnent d’une<br />

expérience perceptive qui a été définitivement extériorisée. » (20)<br />

Sa philosophie veut que la réalisation <strong>de</strong> chaque objet soit une expérience<br />

libératrice. Il s’approprie <strong>de</strong>s objets et les met en scène, créant au jour le jour <strong>de</strong>s<br />

objets à partir <strong>de</strong> faits ou d’événements particuliers qui le marquent. Son originalité se<br />

trouve <strong>dans</strong> l’attention qu’il porte aux choses simples <strong>de</strong> la vie banale et les « libère »<br />

<strong>de</strong> leur fonction première pour leur donner une nouvelle signification.<br />

<strong>Pistoletto</strong> voit la création <strong>de</strong>s objets en moins comme une soustraction <strong>dans</strong> la<br />

création du mon<strong>de</strong>. Contrairement à d’autres artistes qui en produisant <strong>de</strong>s oeuvres<br />

assistent à une naissance, une chose en plus <strong>dans</strong> le répertoire <strong>de</strong> leur oeuvre,<br />

<strong>Pistoletto</strong>, par engagement politique aussi, a la volonté anti-consommatrice <strong>de</strong> ne pas<br />

surcharger la production contemporaine.<br />

<strong>Pistoletto</strong> ne cherche pas à copier d’autres œuvres ou artistes, au contraire, il<br />

leur enlève la possibilité <strong>de</strong> copier en cherchant à rendre les objets uniques. Ainsi, en<br />

renvoyant directement sa production à la postérité, il entend donner une personnalité<br />

à chaque objet afin <strong>de</strong> les rendre unique. Tout comme chaque homme est différent,<br />

ne pouvant pas être produit en série. Plus profondément encore, <strong>Pistoletto</strong> évite que<br />

lui-même ne s’inspire <strong>de</strong> sa propre production, ne construisant pas <strong>de</strong> moule pour les<br />

objets, pas <strong>de</strong> canon pour son style.<br />

<strong>Le</strong>s objets en moins sont nés pour différentes raisons. Par exemple, la<br />

structure pour bavar<strong>de</strong>r <strong>de</strong>bout (fig13), 1965-66 est née lors d’un vernissage <strong>dans</strong><br />

une galerie. <strong>Pistoletto</strong> remarque que les gens <strong>de</strong>bout s’appuyaient contre le mur et le<br />

salissait avec leurs pieds. Ainsi à la fin <strong>de</strong> la fête, les murs blancs portaient un <strong>de</strong>ssin<br />

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