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Le miroir dans l'œuvre de Michelangelo Pistoletto - CDH

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met l’accent sur le prodige, le merveilleux, un rappel à l’ordre et l’élégance du vœu <strong>de</strong><br />

pauvreté <strong>de</strong> saint François d’Assise. »(3)<br />

Ce qui lie les oeuvres <strong>de</strong> l’Arte Povera, ce n’est pas le résultat formel. Bien au<br />

contraire, il est difficile <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s parallèles stylistiques <strong>dans</strong> la profusion créatrice<br />

<strong>de</strong> ces artistes. Par contre, c’est le processus <strong>de</strong> création qui vise à <strong>de</strong> nouvelles<br />

solutions expressives, à une sorte <strong>de</strong> remise à zéro d’une forme, pour dégager une<br />

idée, qui est une constante chez les « artepoveristes ». C’est l’idée, le<br />

questionnement à la base <strong>de</strong> cet art, la mise en forme d’une idée, et non la mise en<br />

forme d’une forme. Mais le résultat formel, comme véhicule d’une idée gar<strong>de</strong> une<br />

place centrale. L’on retrouve toujours, est par là « l’italianità » <strong>de</strong> l’Arte Povera, un<br />

soin et une sensibilité <strong>dans</strong> la matérialisation, une existence concrète, corporelle et un<br />

procédé artisanal <strong>de</strong> fabrication d’une œuvre, proche du souci <strong>de</strong> la Renaissance pour<br />

la proportion, la géométrie et l’harmonie.<br />

Tous ces éléments seront à la source <strong>de</strong> l’oeuvre <strong>de</strong> <strong>Pistoletto</strong> qui commence<br />

son travail par une recherche du rapport <strong>de</strong> l’homme au mon<strong>de</strong> et du spectateur à<br />

l’œuvre, mise en forme selon <strong>de</strong> différents procédés, mais exploitant surtout les<br />

surfaces réfléchissantes, qui ont la capacité <strong>de</strong> nous renvoyer l’image du mon<strong>de</strong>.<br />

Ce travail, vu sa mo<strong>de</strong>ste taille, n’a pas comme but <strong>de</strong> traiter l’ensemble <strong>de</strong><br />

l’œuvre <strong>de</strong> <strong>Pistoletto</strong> qui fait usage du <strong>miroir</strong>, mais <strong>de</strong> chercher quelques principes<br />

générateurs qui seront présents <strong>dans</strong> la production prolifique artistique <strong>de</strong> cet artiste.<br />

Il s’ensuit la nécessité <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s choix : d’abord un choix d’œuvres significatives,<br />

commençant par ses autoportraits, jusqu’au rétrocube d’infini (fig20). Deuxièmement,<br />

on a fait le choix <strong>de</strong> travailler par thème, solution qui s’adapte le mieux à l’œuvre <strong>de</strong><br />

<strong>Pistoletto</strong> car chaque groupe d’œuvres est généré par une idée ou thématique qui lui<br />

est propre. <strong>Le</strong> choix <strong>de</strong>s thèmes est fait <strong>de</strong> manière à répondre aux considérations <strong>de</strong><br />

<strong>Pistoletto</strong> par rapport au <strong>miroir</strong>. Il manque par exemple <strong>de</strong>s thèmes « constants »,<br />

notamment ceux qui sont liés au symbolisme, ou à la mythologie. <strong>Le</strong> mythe <strong>de</strong><br />

Narcisse et sa belle histoire est absent, si ce n’est que la signification <strong>de</strong> la fascination<br />

<strong>de</strong> Narcisse face à son reflet. <strong>Pistoletto</strong> s’intéressant aux gestes premiers, aux<br />

premières réactions <strong>de</strong> l’homme par rapport au mon<strong>de</strong> qui l’entoure, aura face à son<br />

travail une remise en question constante qui constamment l'emmènera vers <strong>de</strong>s<br />

nouvelles solutions <strong>dans</strong> son œuvre.<br />

<strong>Le</strong> choix <strong>de</strong> la figuration<br />

« J’ai commencé à peindre la figure humaine…Parce que ma culture est figurative<br />

(…) Il s’agit d’une approche du mon<strong>de</strong> basée sur la figuration. »(4)<br />

Ce qui intéresse <strong>Pistoletto</strong> <strong>dans</strong> son parcours artistique c’est le mon<strong>de</strong> habité<br />

par l’être humain. C’est peut-être difficile d’expliquer l’origine <strong>de</strong> cet intérêt, mais cela<br />

n’étonne pas si l’on considère l’intérêt porté sur les principes <strong>de</strong> la Renaissance <strong>de</strong> la<br />

4

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