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Le miroir dans l'œuvre de Michelangelo Pistoletto - CDH

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part <strong>de</strong>s artistes <strong>de</strong> l’Arte Povera. Pendant la Renaissance naît un art<br />

anthropocentrique, tel que véhiculé par « l’uomo vitruviano », l’homme <strong>dans</strong> un cercle<br />

et un carré. Avec cela, la Renaissance communique l’idée que l’homme, crée selon<br />

<strong>de</strong>s proportions claires, qui se trouvent <strong>de</strong> façon récurrente <strong>dans</strong> la nature, est la<br />

proportion <strong>de</strong> toute chose, <strong>de</strong> l’espace et du temps.<br />

De la même manière que les artistes <strong>de</strong> la Renaissance italienne, <strong>Pistoletto</strong><br />

étudie et recherche la place <strong>de</strong> l’homme mo<strong>de</strong>rne <strong>dans</strong> le mon<strong>de</strong>.<br />

L’oeuvre <strong>de</strong> <strong>Pistoletto</strong> aboutira à l’inclusion réelle <strong>de</strong> l’être humain <strong>dans</strong><br />

l’espace <strong>de</strong> la représentation, comme pour Anno Bianco (fig.1), 1988, une œuvre<br />

théâtrale interprétée par les habitants d’un village Ligurien. Mais revenons à ses<br />

débuts, quand <strong>Pistoletto</strong> se pose la question <strong>de</strong> la représentation <strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong> la<br />

réalité qui l’entoure.<br />

Baignant <strong>dans</strong> l’art <strong>de</strong>puis l’enfance et fortement intéressé par les débats<br />

artistiques, notamment ceux qui touchent à la querelle du siècle entre la figuration et<br />

l’abstraction, <strong>Pistoletto</strong> tient une position particulière qui tend vers une synthèse: il<br />

explique comment face à La Flagellation du Christ (fig2) <strong>de</strong> Piero <strong>de</strong>lla Francesca, il<br />

se rend compte que les personnages peints sont à la fois figuratifs et abstraits. Dans<br />

un sens, une figure peinte aura toujours un <strong>de</strong>gré d’abstraction, car l’art nous<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s choix, <strong>de</strong> styliser, et par là, d’abstraire.<br />

L’autoportrait<br />

<strong>Pistoletto</strong> commence sa recherche par peindre son autoportrait, il commence<br />

donc son œuvre artistique en utilisant l’image, la figuration, mais une figuration<br />

particulière :<br />

« Je cherchais <strong>de</strong>s surfaces qui ne soient pas trop physiques, qui incarnent<br />

uniquement une possibilité <strong>de</strong> lumière, une possibilité d’espace. Je cherchais l’espace<br />

autour <strong>de</strong> la figure. »(5) En cherchant l’espace autour <strong>de</strong> la figure, il cherche à<br />

comprendre le statut et le potentiel expressifs <strong>de</strong> la « fenêtre ouverte sur le mon<strong>de</strong> »<br />

<strong>de</strong> la Renaissance. Car cette fenêtre, <strong>dans</strong> La flagellation du Christ ne donne pas<br />

uniquement à voir la posture <strong>de</strong> Oddantonio da Montefeltro, mais le met en rapport<br />

avec le paysage, le mon<strong>de</strong>.<br />

Plutôt qu’à Oddantonio da Montefeltro et à ses conseillers, <strong>Pistoletto</strong><br />

s’intéresse à l’espace <strong>de</strong>rrière eux et appréhen<strong>de</strong> comment une douloureuse<br />

représentation <strong>de</strong> la flagellation est mise en scène à travers la perspective et entre en<br />

relation avec la staticité et la désinvolture <strong>de</strong>s trois protagonistes du tableau.<br />

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