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Habitats forestiers.pdf - Index of

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● Fragmentation des zones favorables à la régénération et/ou au développement de l’espèce.<br />

ex. : Populus nigra, Ulmus laevis, avec la disparition des ripisylves.<br />

De nombreuses essences pionnières ou postpionnières (Frênes, Peupliers…) fonctionnent selon le modèle génétique<br />

des métapopulations 2. La compréhension des mécanismes de ce modèle permet d’éclairer la fragilité de<br />

certaines espèces.<br />

Une métapopulation doit s’appréhender à un niveau global (ensemble d’unités de population ou sous-populations)<br />

comme à des niveaux inférieurs (sous-population ou individu). Elle se maintient par des échanges continus de gènes<br />

entre les différentes sous-populations.<br />

Certaines populations ayant à l’origine une aire continue se retrouvent éclatées et plus ou moins isolées en « taches<br />

d’habitats » par l’utilisation de l’espace par l’homme (ex. : Pin de Salzmann).<br />

Cette fragmentation modifie non seulement la structure et la dynamique de la population mais aussi l’incidence de<br />

la sélection naturelle et donc le patrimoine génétique de l’espèce considérée.<br />

Si une sous-population devient trop petite ou trop éloignée d’une source de gènes, le brassage génétique indispensable<br />

pour assurer une « variabilité génétique » suffisante n’est plus assuré et il y a perte d’aptitude à disperser et<br />

donc impossibilité de recoloniser de nouveaux milieux.<br />

Dès lors les potentialités d’adaptation à toutes perturbations extérieures au niveau de la population locale sont limitées,<br />

la sous-population d’effectif réduit est vouée à disparaître. On aboutit ainsi à une banalisation de la flore et des<br />

paysages.<br />

● Risque de création de complexes d’hybridation entre l’espèce sauvage et les hybrides cultivés ou d’autres espèces<br />

introduites.<br />

ex. : Populus nigra et les cultivars de peupliers pour la populiculture.<br />

ex. : Abies alba et les sapins méditerranéens introduits (Abies nordmanniana, A. borisii regis, A. cephalonica…).<br />

ex. : hybridation entre pins : Pin sylvestre x Pin à crochets ; toutes les sous-espèces de pins noirs entre elles.<br />

L’originalité génétique d’une flore locale peut se trouver menacée par ces hybridations (ou introgressions) entre<br />

espèces apparentées.<br />

Le risque majeur est celui d’une banalisation du patrimoine génétique et de la perte de certains gènes non dominants.<br />

● Développement d’agents pathogènes.<br />

ex. : Ulmus ssp. avec la graphiose de l’Orme.<br />

Leur incidence est d’autant plus forte que l’espèce rencontre des difficultés à se régénérer ce qui rend difficile la<br />

sélection d’individus portant des gènes de résistance à ces pathogènes. On arrive ainsi à terme à une disparition<br />

de l’espèce. C’est le risque actuellement encouru par l’Orme lisse (Ulmus laevis), fortement touché par la graphiose,<br />

et le fractionnement de ses habitats (ripisylves en particulier).<br />

● Développement d’espèces invasives.<br />

ex. : Renouée du Japon, Séneçon du Cap, Robinier, Faux-Indigo (Amorpha fruticosa), Ailanthe…<br />

Ces espèces allochtones (= xénophytes) introduites ont souvent un fort pouvoir colonisateur et déstabilisent les équilibres<br />

existants. Elles peuvent se révéler envahissantes et conduire à une banalisation de la flore et à une érosion de<br />

la diversité locale.<br />

Le maintien d’une diversité reposant sur une base génétique large s’appuie sur plusieurs principes fondamentaux :<br />

1 - limiter et contrôler les risques d’érosion de la variabilité génétique en contrôlant l’utilisation de certains<br />

hybrides ;<br />

2 - ne pas aggraver la situation en maintenant autant que faire se peut les populations reliques existantes et le fonctionnement<br />

dynamique des habitats (conservation in situ) ;<br />

3 - constituer un stock de variabilité génétique (conservation ex situ) ;<br />

4 - améliorer les connaissances relatives au fonctionnement des populations et la compréhension des mécanismes<br />

entrant dans le maintien et l’évolution de la diversité des populations.<br />

Pour envisager une gestion pérenne des ressources génétiques, il importe d’appréhender la réelle dimension de<br />

l’action directe du gestionnaire ou du propriétaire.<br />

Il est nécessaire d’aborder tous les aspects socio-économiques et réglementaires nécessaires à la réalisation des<br />

objectifs fixés de maintien de la diversité biologique.<br />

(2) Métapopulation : ensemble de populations locales soumises à des événements successifs d'extinctions et de recolonisations. Ces populations sont reliées par des flux de gènes suffisamment<br />

élevés pour que les échanges permettent ces nouvelles colonisations mais suffisamment faibles pour que l'unité de reproduction reste la population. (d'après Metapopulation Biology –<br />

Ecology, Genetics, and Evolution, I. Hanski et M.E. Gilpin (editors), Academic Press, 1996).<br />

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