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La gestion de ces espaces ne peut être prise en charge par un propriétaire privé, son rapport étant nul dans la majorité
des cas. Les actions de préservation peuvent de plus s’avérer très coûteuses. Il est donc nécessaire d’évaluer ces
surcoûts et d’assurer une aide aux gestionnaires concernés.
Problématique de milieux
Certains habitats nécessitent tout particulièrement une approche plus globale à l’échelle du massif, du
bassin versant ou de l’écosystème, au regard de la gestion qui peut y être appliquée.
Trois thématiques nous ont semblé ressortir dans le cas des habitats forestiers : la populiculture, les châtaigneraies
et les tourbières.
Populiculture et gestion des espaces alluviaux
Vu l’intérêt patrimonial de certains habitats correspondant à des stations potentielles à peuplier et vu le poids
économique que représente la filière populicole, la démarche de gestion durable se doit impérativement d’être
précise et raisonnée.
Nécessité d’une vision globale
● Réalisation d’un état des lieux, identifiant les zones en peuplier et les autres (prairies, ripisylves, etc.).
Avant tout projet de plantation, vérification doit être faite de la nature du sol, de la productivité envisageable et
de la qualité des bois attendue, de la rentabilité mais aussi de la qualité des milieux en terme de biodiversité et
d’intérêt patrimonial.
Ce bilan devrait être un préalable indispensable à tout aménagement de l’espace :
● Dans la perspective d’une mise en valeur par la populiculture, une cartographie des stations potentielles
permettra de visualiser :
- les zones où le peuplier est adapté à la station ex : mégaphorbiaies 5 ;
- les situations les plus extrêmes (trop humides ou trop sèches) où la rentabilité n’est pas assurée (investissements
trop lourds, productivité insuffisante) : à ne pas retenir pour la populiculture ;
● La réalisation d’inventaires floristiques et faunistiques et évaluation patrimoniale des habitats (degré de rareté,
étendue, typicité) complétera le bilan.
Nécessité d’observer quelques grands principes
Le maintien d’une mosaïque (plantations, ripisylves, prairies) sera assuré en observant quelques principes fondamentaux.
● Conservation des ripisylves : ne pas négliger leur rôle biologique important de protection des berges, de filtre et
d’accueil de l’avifaune.
Si une bande de ripisylve existe ou si l’on souhaite la créer, on conseille alors de réaliser les plantations de peuplier
à une distance d’environ 5 mètres du haut de la berge.
Cela permet par ailleurs de faciliter l’accès au cours d’eau et à la parcelle pour leur entretien.
● Éviter la transformation de forêts alluviales préexistantes en peupleraies :
- caractère résiduel : intérêt patrimonial ;
- intérêt économique : Frêne, Érable sycomore, Chêne pédonculé, Aulne en futaie… ;
- intérêt social : paysage, protection des berges ;
- intérêt écologique.
● Les prairies subissent actuellement un changement d’affectation (remises en culture, boisement, abandon des
pratiques agricoles). Parmi ces prairies, il existe des prairies humides de grand intérêt qui représentent un patrimoine
naturel de haute valeur qu’il convient de préserver au même titre que les ripisylves. Leur gestion doit être
raisonnée ; leur maintien peut être envisagé par des mesures agri-environnementales ; le mode de gestion est
simple : maintien des conditions hydraulique et fauche tardive, absence d’enrichissement minéral et de traitement
chimique.
Les autres prairies de type mégaphorbiaies peuvent être plantées avec les précautions qui s’imposent en matière de
drainage et de proximité de cours d’eau.
La création de fossés vise à permettre ou faciliter la plantation. L’impact sur le régime hydrique et sur le biotope
peut alors être sensible.
(5) Nota : si la plantation est effectuée sans travaux modificateurs, la mégaphorbiaie se maintient en sous-bois de peupliers.
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